Kaikoura : première vraie claque face à la beauté néozélandaise
Pour tout vous dire, nous n’avions pas Kaikoura dans nos plans, et nous pensions partir par la route qui mène vers des cols du côté Mont Cook, plus haut sommet du pays. Mais de retour à Christchurch, non seulement il caille vraiment, mais nous prenons connaissance de la météo du moment : des inondations prévues pour la région du Mont Cook et les lacs l’entourant. On regarde ce que cela donne un peu plus au nord est, vers Arthur pass, c’est pire…avec de la neige à 500m. Allons bon, on ne va pas clouter les pneus des vélos, nous sommes prêts à changer nos plans, à savoir partir marcher dans une zone aux températures plus clémentes. Et puis, l’élément déterminant s’appelle Cyrielle, une copine française. Nous la retrouvons ici, elle a loué depuis 3 semaines un van de baba cool et s’éclate bien avec, dort dedans, fait des belles randos à pied. Du coup, c’est un peu grâce à elle que nous dégotons une bagnole marrante, mais moins typée « fumeur de chichons » que celle de Cyrielle. Nous partons pour de nouvelles aventures dans la Mystery machine. Vous vous souvenez du dessin animé : Scooby-Doo, le dogue allemand très peureux, Fred le beau gosse fan d'énigmes et de pièges, Daphné, la bimbo férue de mode, Vera (Velma en VO), l'intello à lunettes et Sammy (Shaggy en VO), le grand dadais gourmand. A bord de leur superbe van baptisé Mystery Machine, nos héros partent traquer les monstres et résoudre de mystérieuses énigmes.
Cyrielle, il ne fait pas sérieux ton van !!!
À peine sortis de Christchurch, nous commençons à en prendre plein les yeux avec la magnifique route : des collines d’herbe vert clair à perte de vue, le tout parsemé de moutons laineux et de forêts vert foncé, des nuages immenses sortant direct d’un dessin animé, des vignobles, de vieilles tavernes de « Far West »…
Notre émerveillement est à son maximum lorsqu’on rencontre les otaries à Kaikoura.
La voiture présente un intérêt, elle nous emmène rapidement (par rapport au vélo…) au point de départ des randos, et c’est clair qu’on en a fait des choses en 11 jours : des petites balades d’une heure ou 2, de longues journées de 8h de marche au parc Abdel Tasman et vers les fjord du nord est, sur le fameux queens charlotte trail. Rapidos un bout de côte ouest, c’est chouette vers Greymouth. On a poussé jusqu’au glacier Franz Joseh, bof, petite balade de misère pour s’approcher du glacier dans la foule, non, pas notre truc…Par contre, les balades vers Arthur pass, top ! A Otira, on s'arrête boire un café dans le plus vieux bar Néo-Zélandais ouvert en 1885 et toujours en activité. C’est plein de bazar là dedans, une espèce de musée-bar-restau-hôtel, ça sent la poussière et le renfermé, du coup, on se fera notre café dans la bagnole. On y apprend néanmoins que des cyclistes ont parcouru ce col en grand bi en 1880 ! C'était une piste à l'époque, ça veut dire que si on l'avait monté à vélo aujourdhui ce col, on n'aurait pas été des héros, mince alors. Ceci dit, on est un peu verts de ne pas l'avoir dans notre tableau de chasse.
Alors même si la voiture nous prive de cols, entendre la pluie qui tombe sur son toit quand on s’endort, c’est plus jouissif que de plier et déplier une tente mouillée…Ceci dit, pour tout vous dire, aller de site en site si vite, cela devient lassant, et au final, nous préférons clairement nous déplacer en vélo. Mais nous ne boudons pas notre bonheur, nous profitons bien de ce petit surplus de confort, et c’est marrant de chercher des coins pour dormir hors camping, surtout avec un engin discret comme on a ! En Nouvelle Zélande, ce n’est pas facile, beaucoup de clôtures délimitent des propriétés privées. D’ailleurs un soir, le paysan nous voit, posés dans un coin de son champ. Il vient à nous pour discuter, mais nous autorise à rester. Une autre fois, on arrive tard dans un village, on se pose sur un grand carré d’herbe, le matin, le proprio arrive. Tout surpris de trouver une voiture sur son herbe, et encore plus nous voir sortir de l’arrière de la voiture encore tout ensommeillés. C’est vrai qu’on ne peut pas deviner qu’on dort à l’intérieur, ce n’est pas un vrai van, il y a juste un matelas posé sur des caisses en bois. Cela vous rassure peut-être, ce n’est pas (encore) l’embourgeoisement total. Mais le plus marrant, c’est le soir où dans un free camp, on s’est garés entre 2 énormes camping-cars pour être protégés du vent à décorner les moutons. Nous mangeons des spaghettis à l’arrière de la bagnole, on a même une bouteille de vin rouge que l’on boit au goulot. Et tout à coup, on s’aperçoit qu’il y a la voisine qui nous observe derrière les rideaux de son engin classieux. Ah la tête de la bonne femme ! Mais oui, ma brave dame, les clodos de nos jours, ils circulent en voiture.
Nous voici donc là-haut dans la montagne d’Arthur’s Pass, pour 2 très belles randos.
La première se passe dans la forêt moussue de Bealey Spur. Le chemin s’élève doucement, le vent fait grincer les branches, la verdure nous entoure. Puis la végétation devient plus sèche sur fond de terre rocheuse jusqu’à s’ouvrir sur les sommets alentours et les nombreux bras de rivières qui serpentent dans la Waimakariri River Valley. Notre ascension s’arrête à une hutte historique, encore utilisée par les randonneurs. Munie de 6 couchettes et d’une cheminée, la nuit doit y être agréable !
Dressés fièrement devant nous, immobiles et sages, les monts enneigés du Parc National d’Arthur’s Pass nous accueillent avec majesté. La 2ème balade, Avalanche peak, nous fait bien mal aux cuisses, mais c'est là que nous approchons le kéa...
Cet oiseau endémique peu farouche est connu pour être friand de caoutchouc, le voici d’ailleurs qu’il tourne autour de nos semelles. Ses petits camarades, tout aussi coquins s’y mettent aussi, leurs becs crochus peuvent faire des dégâts ! Mais on se doute bien que leur régime habituel ne se constitue pas de caoutchouc, les kéas se nourrissent de racines, feuilles, baies ou insectes et ne vivent qu’en altitude, souvent non loin des glaciers
Leur curiosité est telle qu’ils nous approchent vraiment et cette proximité nous permet de les observer de très près ! Lorsqu’ils s’envolent, nous découvrons stupéfaits le plumage flamboyant caché sous leurs ailes. Ces plumes oranges et jaunes viennent contraster avec le vert et le bleu qui les habillent.
Ces oiseaux sont de vraies œuvres d’art.
Nous serions bien restés davantage à les admirer mais ils en décident autrement et s’envolent en lançant des cris, « kéééaaaaaa », qui résonnent dans la vallée.