Combien de fois Bruno a t il emballé nos vélos ? Combien de fois les a t il déballés quelque part loin de la maison ? Nous n'avons pas compté. Mais c'est toujours avec la même émotion, le même enthousiasme, et le même suspens à l'arrivée : nos fidèles destriers seront ils là ? Qu'importe, nous sommes déjà entrain de penser grand, d'imaginer des lieux insolites, nous voilà pedalant au delà de l'horizon.
20 novembre : bien arrivés, les vélos aussi !
22 novembre : La version "influenceurs" : bonjour d'une île de rêve aux plages paradisiaques.
Merci Maxime et Nathalie pour ce montage d' enfer.
Il aurait peut-être été plus judicieux de circuler en moto pour passer entre les gouttes car il pleut pas mal. C'est parti mon kiki, sur une terre connue, mais avec de nouvelles routes à parcourir, de nouvelles personnes à rencontrer, des histoires à raconter, et bientôt davantage de muscles pour oser plus. Thaïlande, tu nous accueilles à nouveau, nous t'espérons belle et imprévisible.
30 novembre. Voici quelques jours que nous circulons le long du Mekong. Arriver là n'a pas été simple, la météo n'était pas de la partie. Il a beaucoup plu, de jour comme de nuit, des trombes d'eau. Nous avons heureusement trouvé un lieu pour nous abriter chaque fois que c'était nécessaire. Mais du coup, nous avancions peu, nous avons pris le train pour rattraper un peu de temps perdu. Le long du Mekong, c'est plutôt sympa, il y a moins de chiens agressifs que dans la campagne que nous avons parcourue avant, c'est assez urbanisé, foison d' hôtels, de la nourriture de rue partout, des temples en veux tu en voilà. Magnifiques ces temples, de l'or par kg.... La vie est un long fleuve tranquille, nous poursuivons notre bonhomme de chemin en allant vers le nord, mais en suivant la rivière. De l' autre côté le Laos, que nous avons parcouru il y a de nombreuses années. Il a neigé en France, ici, le soleil est revenu en force et la chaleur est assez accablante.
Une étape très facile nous conduit à Nakhon Phanom. De l'autre côté du fleuve, c'est le Laos et le relief découpé de ses montagnes karstiques.
14 décembre. Il s'est passé beaucoup de choses depuis la dernière fois, mais nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour les raconter. Nous avons quitté le Mekong peu après la petite ville de Chiang Khan où nous avons pris un jour de congé. C'est une jolie petite ville touristique, mais seulement des touristes thaï. Le soir, des étals de nourriture sont installés dans la rue principale, l'occasion de faire des expériences gastronomiques, mais nous ne sommes pas encore fin prêts pour les brochettes de vers et autres fantaisies. Nous logeons dans une belle maison de bois, Kung notre logeuse est charmante, nous repartons avec un sac de cookies. Elle a un peu pitié car elle sait que la route que nous allons prendre maintenant est très très difficile. En fait, nous partons en direction de Chiang Rai. Au départ, nous pensions nous diriger vers les plages du sud, au final, nous nous dirigeons vers les montagnes du nord, ne cherchez pas la logique, il n'y en a pas, c'est nous et notre façon de voyager, rien n'est immuable dans nos plans, et on aime ça. La route empruntée passe par des montagnes, pas très hautes, mais les pentes sont impressionnantes. Un petit stop à la skywalk, passerelle de verre, construite au dessus du Mekong. C'est là que nous le quittons, et c'est là aussi que nous comprenons que la logeuse a dit vrai. Une succession d'up and down nous casse bien les pattes, mais ce n'est rien à côté de ce que nous allons connaître par la suite.... Le bon côté des choses, c'est que nous allons naviguer sur une route sans trafic, et pour cause..., nous sommes vraiment tranquilles. Les possibilités de ravitaillements et de couchage ne sont pas énormes, mais en etudiant correctement le parcours, ça le fait, pas besoin de mettre la tente.
Les agences de voyage, les magazines, nous mettent dans la tête que voyager va élargir notre horizon : voyager avec frénésie, à la découverte d’un site, puis d’un autre, pour nous en mettre plein les yeux et tenter de refaire les photos magnifiques que l’on a vues mille fois dans les journaux et les sites internet. Voyager à tout berzingue dans des endroits différents, même s’ils sont merveilleux, ne nous intéresse pas du tout. La foule, la pression touristique, non merci. Pour nous, voyager, c’est être curieux des autres, de leur façon de vivre. Ce sont les rencontres, l’apprentissage sur l’environnement qui font notre voyage. Voici quelques jours, nous avons rencontré un groupe de cyclistes Thaï. Tantôt nous roulons avec eux, tantôt nous les retrouvons au cours des pauses. Ils sont 9, de niveaux différents, mais tous très lourdement chargés. Certains ont un bâton pour rosser les chiens, 2 rétroviseurs, et même des enceintes pour écouter de la musique en roulant…Aujourd’hui, la route est particulièrement difficile, des pourcentages très importants, le convoi s’allonge, puis se regroupe, certains cyclistes s’étirent tous les 10 km, nous en voyons même passer à l’arrière d' un pick up, bref, c’est marrant. Courage les gars, je n’aimerais pas du tout trimballer votre chargement, quoi que le bâton pour rosser les chiens, j’y pense de plus en plus fortement !
20 décembre. Avons perdu nos cyclistes thaï. C'est une route toujours difficile qui va nous conduire à Nan en plusieurs jours. Les Thai ont sans doute choisi la version light qui ne passe pas par la montagne. Nous arrivons à Nan un soir assez tard et prenons immédiatement la direction de la place du marché de nuit où nous pouvons déguster de bons petits plats, assis sur des mini chaises en plastique. De retour à la guest house, nous passons devant un petit temple tout éclairé, c'est chouette. Le lendemain matin, c'est par une côte impressionnante de raideur, plus de 18 %, que nous gagnons le sommet d'une colline. Là, un grand bouddha, le Bouddha du lundi, debout, une main tendue paume en avant, cette posture rappelle le rôle pacificateur et protecteur du Bouddha garant de la paix. C'est l'attitude de la maîtrise des passions, rappel de la parabole selon laquelle le Bouddha accomplit le miracle de calmer l'océan.
Et puis, c'est encore une route très pentue qui va nous conduire à Phayao. Est ce cela l'aventure, se lancer dans les montagnes alors que nous savons très bien que nous allons en baver ? Arriver en ville tard le soir, boire une bière glacée en mangeant une soupe de nouilles. Recommencer le lendemain en gravissant d'autres montagnes. Oui, c'est ça notre aventure et nous l'aimons.
Nous faisons encore un détour pour passer par Phayao, connu de la ffct qui y organise des stages de vélo. Cela fait du bien à nos jambes car c'est plat dans la région. Nous y passons une journée tranquille, avec le tour du lac, 43 km, vraiment une journée relax qui fait du bien, et 2 nuits au même endroit, c'est rare. La logeuse est très sympa.
Et nous ne sommes plus qu'à 70 km de Chiang Rai, mais nous n'y allons pas direct, ce serait trop simple. Nous rempilons pour une boucle supplémentaire d'environ 300 bornes, pour passer par le triangle d'or. Et là, tadam :
Une journée de merde, ça peut commencer juste avec un peu de brouillard et des travaux sur la route. Puis un juron qui retentit "take your dogs, bordel", bientôt suivi d'un hystérique "dégage ou je te balance un coup de saton". Une route moche, 80 km de mochetés et de chiens. Et pendant ce temps, t'as des influenceurs qui ne te postent que des photos maaagnifiques, qui te font croire que tout est idyllique en Thaïlande. Alors je pense à eux, je me dis qu'ils gagnent des likes et des abonnés en veux tu en voilà, mais qu'ils doivent parfois circuler les yeux bandés ... En tout cas, je ne les envie pas, je suis sûre qu'une bière et des sushis au bord du Mekong à l'arrivée, ils apprécieraient moins que nous ! Et puis demain, on l'aura notre journée maaaagnifique, ça ne peut pas être toujours comme aujourd'hui, voilà ce que l'on se dit en rigolant comme des bossus.
Et nous voici à Top suak, triangle d'or. Dans cette agglomération, confluent le Mekong et son affluent, dessinant la frontière triangulaire des 3 pays, Birmanie, Thaïlande, Laos. La région est appelée triangle d'or car à l'époque, les marchands chinois utilisaient l'or pour payer l'opium qui y était cultivé. Quelques constructions bien kitsch pour les selfies et une dernière nuit au bord du Mekong avant de mettre cap au sud, par l'autoroute 🤣, mais ça ce sera une autre histoire.
26 décembre. À force de tours et détours, il faut se rendre à l'evidence : nous devons nous dépêcher un peu. Cap sur Chiang Rai, par l'autoroute. Rassurez vous, il y a fort peu de circulation et nous avons une large bande de roulement. Petit vent de dos, excellent asphalte, nous roulons tambour battant et arrivons du bon côté de la ville, nous tombons pile poil sur le temple bleu. Les murs du temple, le toit et les statues qui l’entourent sont tous recouverts de cette magnifique teinte, un choix décoratif inhabituel dans un pays où la plupart des temples sont couleur or. Cette couleur bleue est symboliquement associée à la pureté, à la sagesse et à l’absence de matérialisme auxquels les bouddhistes aspirent.
Impossible de prendre une photo sans personne devant, alors autant que ce soit nous🤣🤣. L'architecte qui a dessiné ce temple était le maître de celui qui a fait le temple bleu. La couleur blanche a évidement été utilisée pour symboliser la pureté.