• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
  • 20171218 134510   Copie 2

31 Décembre. ça y est, retour sur la terre ferme. La traversée s'est bien passée, même si pendant une heure ou deux ça tanguait grave!!!!
Même les gros malins qui prétendent avoir le pied marin ont apprécié leur couchette!

Nous débarquons à Puerto Cisnes et cherchons un endroit pour faire la fête, mais tout est fermé. Notre aubergiste nous sauve la mise en nous faisant le repas du soir, sans quoi nous étions quitte pour ouvrir une boîte de thon! Allez, fais pèter la bouteille de vin blanc, et celle de rouge, Cabernet Sauvignon.


Ensuite, direction "le bal du village", mais à 1 h du mat, il n'y a pas une âme..., on se fait un petit tour, tranquillou, ce n'est que bien plus tard que la fête bat son plein, mais nous sommes déja sous la couette.


1er, 2, 3 Janvier, En ce début d'année , nous ne pouvons résister à l'envie de vous offrir cet excellent sujet de méditation:

Ouf!!!!
Nous avalons rapidement les 35 km de piste qui nous mènent à l'embranchement de la carretera australe. Et là, aïe, finie la frime, d'un coup d'un seul, redevenons modestes!

En cliquant sur la photo ci-dessus, vous aurez des infos sur cette route australe.
La première journée nous réserve seulement de la piste, puis les suivantes sont plus faciles avec ça et là du goudron, ça c'est une bonne invention!!!! Nous circulons dans un décor très alpin, au milieu des digitales et des fushias.


Un soir au campement près de la rivière, Bruno a été menacé d'être recouvert de goudron et de plumes s'il ne ramène pas de poisson. Le voilà donc parti, ses acolytes, prudents, préparent quand même une soupe, mais le bougre est chanceux, 2 petites truites suicidaires sont venues dans sa cuillère.

Nous commençons à rencontrer davantage de cyclocampeurs: Olivier, de Munich, qui monte en Alaska. Le voici photographié en compagnie de Marina et Pascal, voisins genevois, sportifs eux aussi, mais sur ce coup en voiture. Nous les avions précédemment rencontrés sur le bateau.

Ici, c'est Jess et jules, Australiens, partis sur les routes du monde pendant 18 mois. Ils se sont habillés de fluo, pour qu'on ne les confonde pas avec des kangourous!

Et voici les plus beaux, avec une digitale au premier plan. Bon d'accord, elle est de dos, mais c'était elle ou nous....



Mais que fait Bruno dans les fourrés? Il cueille des framboises, jaunes, excellentes, dont nous nous délecterons une fois mises en confiture chez Elba et Clover, à Coyhaique.

4, 5 janvier. Nous sommes restés 2 jours chez Elba et Clover, 2 jours qui se sont écoulés à grande vitesse, entre internet, les longues discussions, les soirées animées...nous avons fait une fondue, tout le monde s'est bien régalé....C'était top, nous l'avons mangée sur le poêle á bois.

6,7,8,9 Janvier. Nous voilà à 4 mois du départ, 4 mois qui sont passés trop vite....
petit bilan technique: 90 jours de pédalage, 6000 km au compteur, dont 1/3, sur pistes, souvent mauvaises...53 000m de dénivelé. Incidents: 1 chute, 2 crevaisons, un porte bagages désoudé, une fourche qui ne fait plus son boulot mais n'empêche pas de rouler (porte bagage réparé avec du scotch extra fort et un lacet, à la Mac Gyver, joints de fourche changés à San Martin de los Andes, fourche à nouveau opérationnelle)
Nous roulons donc maintenant sur cette fameuse carretera australe, qui n'est pas de de très bonne qualité (euphémisme!). On se fait des petits pique nique sympas, et le soir, on campe dans des endroits super. Le premier soir, dans un parc régional oú on peut observer des "huemules", sorte de cerfs.

Et voilà, ceux qui ont cliqué sur bambi se sont fait avoir!!!!
Pour nous faire pardonner, on vous fait part du petit délire du soir (totale impro!!!)

Le 2éme soir, nous plantons la tente dans le terrain d'une ferme, c'est génial, les vaches ont meuglé toute la nuit, mais on a eu du lait frais et des cerises! le 3éme soir, nous nous installons au bord de la rivière, avec une maison abandonnée qui nous a servi de cantine, á l'abri du vent.

Voyez les 2 cuisiniers en prise avec leur MSR (MSR = réchaud á essence = super performant, mais grosse merde quand le gicleur se bouche, because séance de nettoyage obligatoire!! allez, messieurs, on frotte, on débouche!!!)

le 9, nous faisons route avec Bernard, coiffeur Munichois, mais pousseur de vélo sous ces latitudes.....,nous croisons Lukas et theo, de vaillants habitants des polders, qui se sont bien échauffés sur les grands cols des Alpes avant de partir pour quelques mois au Chili.

Alors que l'on vient de finir le thermos de café, on voit débouler Michel, un Italien trop marrant, avec son look"grosse mouche" Désolés Michel, faudra repasser pour l'expresso!. Enfin le soir, alors que nous arrivons à Puerto Rio tranquilo, nous faisons la connaissance de Gonzalo et Eduardo, cyclistes de Santiago. Il y a vraiment du monde qui a envie de se faire taler les fesses sur cette carretera!
10 Janvier. Le matin, visite de "capila de marmol", des grottes de marbre aux formes bien lissées.

Nous passons l'aprés midi et la soirée au rodéo, c'est bien symathique, une petite fête qui draine pas mal de monde des villages avoisinants et des bleds paumés. Règle du rodéo: 2 chevaux, montés de leurs cavaliers coursent un pauvre petit taureau, et doivent le coucher sur une espèce de boudin.



11 Janvier. Une journée un peu spéciale...ce matin, il a fallu rassembler nos affaires....et nos idées, faire le ménage dans la cabane que nous avons louée pour 2 nuits: un deux pièces- cuisine avec chiottes "les pieds dans l'eau", faire les courses...Du coup, il est midi lorsque nous enfourchons nos montures. Vers 14h30, c'est la pause pique nique et Bruno a une touche:

Cliquez pour voir......
Un moment plus tard, une autre: cette fois, c'est la bonne!!!
Que faire? Trimballer ce beau saumon sur le porte bagages, en plein soleil? Non, pas bon! Nous allons le faire cuire ici. Max le barbare veut l'empaler sur un bâton et le tourner sur le feu, mais finalement s'en remet au pêcheur qui le pose délicatement sur les braises et nous le sert sur des pierres chaudes!!

Et nous voilà attablés, et hop, une boîte de thon économisée!
Juste après, une créature bien connue des documentaires animaliers traverse devant nous:
Allez, passe ton chemin l'ami, nous te laissons la vie, notre estomac est plein!
Quelques échanges avec un couple de cyclistes espagnols en goguette pour 3 semaines, et nous voilà rendus dans une très belle propriété, Bahia Catalina, où nous posons la tente.

12 Janvier. Tôt le matin (enfin, notre tôt à nous....), Paolo nous montre ses talents de coiffeur...de brebis.

Aujourd'hui, notre étape est très courte, nous nous arrêtons dans le petit village de Puerto Bertrand, où Max s'adonne à une séance de rafting, et Bruno à une partie de pêche. Une belle truite ne lui résiste pas, et Annick en est quitte pour préparer un excellent ceviche! (poisson mariné dans le jus de citron). Pour une fois, nos deux compères ne sont pas avares de compliments...en auraient ils marre de la soupe en grumeaux et des pâtes collantes?
13 Janvier. Encore une étape courte, 50 km, mais il nous a fallu la journée. A peine partis, nous rendons visite à Patricio, un Chilien fort sympathique que nous avons rencontré hier. Il tient un magnifique ensemble de cabanas et cafétéria un peu "luxe" et de fort bon goût. Autour d'un bon café, il nous indique une jolie promenade qui doit nous conduire à la confluence de 2 rios: le Baker et le río Neff.

Nous planquons les vélos dans un fourré et partons, mais on s'égare et aterrissons dans la propriété de la jeune et charmante Marianne, américaine d'origine, et qui vit maintenant dans une superbe maison, à l'écart de tout!!!.

Elle nous remet sur le bon sentier, après visite du loft, et nous regrettons pas notre détour, car l'endroit est chouette, le débit de la rivière est assez impressionnant. Le baker a la particularité de couler du Nord au Sud, contrairement aux autre rios chiliens qui coulent Ouest Est.


Peu après, nous rencontrons deux cyclistes allemands, Dorothée et Steven, partis pour 2 ans, puis encore 4, deux hollandais et deux allemands en vélo couchés, partis aussi pour 2 ans.

C’est pas croyable de rencontrer autant de cyclistes, il doit y avoir un nid par ici! A chaque fois, bla bla bla…on taille la bavette…Il est donc 16 heures lorsque nous commençons sérieusement à pédaler…il y a des jours comme ça, nous ne sommes pas aux pièces! La piste ne nous épargne pas, ni par la qualité du sol, ni par les pentes. Ouf, nous arrivons finalement à Cochrane un peu explosés et nous nous installons dans une petite pension aux nids douillets, où nous resterons 2 nuits.

15 Janvier Les prévisions météo sont mauvaises, mais nous tentons quand même le coup, au cas où les météorologues se soient plantés. Bon, on s’est fait bananer sur ce coup, au bout d’une heure de pédale, nous n’arrivons plus à passer entre les gouttes, même en faisant de savants calculs, prenant en compte tous les paramètres, la vitesse de chute des gouttes, leur fréquence, notre fréquence de pédalage, bref, rien n’y fait, et en plus, on est forcés de ralentir en grimpant un col, alors là, c’est la cata. Nous sentant piégés, on fait un stop sous un arbre pour engranger quelques calories, avalant un peu tout et n’importe quoi, et on repart de plus belle, et la pluie aussi. Bilan des courses, on arrive trempés comme des soupes, tels des miséreux, dans une ferme qui nous loge dans une petite cabane de bois où nous pouvons faire du feu, et quelques minutes plus tard, nous sommes heureux comme des rois, le poêle ronronne et nous aussi, bien au sec.

16 Janvier. Une journée à nourrir le poêle à bois, nous assistons aussi à l’installation du panneau indicateur pour le refuge (il est tout récent, Nelson vient de le construire), et nous ne déclinons pas l’invitation pour manger l’asado de cordero (agneau au four..hum.....). Merci Neson, Marisol, Richard et Diana!

18 Janvier.Nous voici au bout de la route, dans le village de Tortel. La possibilité d’arrivée dans ce village de bûcherons par la route ne date que de 2002. Auparavant, on y accédait par voie maritime, ou par cheval. Tortel, 500 habitants, est entièrement construit en bois. Ses rues sont des passerelles qui épousent les contours de la côte, on accède aux maisons par des escaliers de bois. Il y règne une atmosphère bien particulière, et nous avons été très contents de la partager un peu. Peu avant d'arriver à Tortel, nous avons rencontré Mario...qui ne sait pas où il va...ben, mon gars, décide toi, d'ici 200m, tu dois choisir: plein nord ou plein sud!

Pour avoir des infos sur ce village, cliquez ici
Nous sommes arrivés après une journée au temps mitigé, mais nous avons bien roulé. Notre fessier risque de se souvenir des 5 derniers kilomètres, en tôle ondulée de première qualité. Et on se souviendra aussi des escaliers à descendre, avec vélos…..et à remonter..

Nous avons pris nos quartiers chez Silvia, dans une maison rafistolée de partout, (on est loin des standards européens), mais avec une douche et un poêle, ce fut parfait!



19, 20 Janvier. On se fait d'abord les bras, pour remonter tout notre bardas, puis on se fait les jambes pour gagner Villa 0'Higgins. La piste n'est pas facile, beaucoup de côtes raides, quelques petits cols. Nous prenons le bateau à Puerto Yungai, pour traverser le lac jusqu'à Rio Bravo, puis, nous passons une nuit dans une maison en construction, c'est bien vu car il pleut ,


et nous arrivons au dernier village de la carretera, après avoir longé un joli petit lac, et observé...enfin...des huemules....des vrais!

Chez El mosco, nous oublions vite notre fatigue, car cette auberge est vraiment sympa.

Sont déja là 7 cyclistes qui partiront avec nous demain. Ils attendent le bateau depuis plusieurs jours, la dernière traversée n'ayant pas eu lieu à cause du mauvais temps.

Et voilà, nous sommes à Villa O'Higgins, c'en est fini de la


Sa difficulté (relative) n'est nullement son altitude, puisque nous sommes presque toujours en dessous de 1000m (oui, ça fait drôle, car le paysage est très alpin), mais à son isolement et à l'état de la piste.!


Ceci est notre plus haut col sur cette route....

Les possibilités de baignade sont multiples...mais il n'y a que max qui aime l'eau froide!!! Malgré son tee shirt..."invitation à la baignade"....il n'a pas beaucoup de compagnie dans l'eau!

Nous espérons vous divertir (encore plus.....) avec le récit de notre étape suivante: le passage du Chili à l'Argentine, de Villa o'Higgins à El Chalten