• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
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2 Décembre : Nous entrons en piste pour rejoindre Solitaire

Avec une population de plus de 300 000 âmes, Windhoek est la plus grande ville du pays. Pour trouver une ville aussi grande, il faut aller à ... Johannesburg, à environ 1200 km d’ici, ou au Cap à 1500 km. C’est pour vous dire qu’il y a de la place ici. Pays grand comme une fois et demi la France, pour un peu plus de 2 millions d’habitants. Nous sortons de la capitale et après moins d’une heure de pédale, nous sommes déjà au milieu de belles collines et il n’y a plus personne. Nous quittons le goudron au bout d’une quinzaine de kilomètres. Nous avons choisi de prendre la piste c26 pour éviter la route principale B1,asphaltée et très passante puisqu’il s’agit du grand axe reliant l’Angola à l’ Afrique du sud.

Il y a en fait trois cols de montagne pour atteindre Solitaire à partir de Windhoek : au nord le Gamsberg, le plus spectaculaire, au centre par le Spreetshoogte, le plus difficile, au sud le Remhoogte, le plus roulant. Nous sommes accompagnés de Javier, un cycliste photographe en tour du monde depuis plusieurs années que nous avons connu à la guest de Windhoek, il est super sympa. Nous décidons de passer par le centre, franchissons un premier col, le Kupferberg à 2072m, et passons une nuit ensemble dans un camping peinard. Seulement 49 km dans la journée, mais pour ce type de piste (beaucoup de gravier), cela suffit.

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Le lendemain, nous laissons filer Xavier, il roule beaucoup plus vite que nous et de plus, nos chemins vont vite se séparer car Xavier se rend à Valwis bay.

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Solitaire, solitaire, je me dirige vers Solitaire

La route devient meilleure, nous devrions passer près d’une ferme qui fait camping où nous souhaitons faire étape, mais elle se fait désirer, elle se trouve à 40 km de sa position sur la carte. Nous y arrivons un peu défaits, un accueil assez moyen, des gens un peu strange, qui font de la thérapie à l’aide d’un labyrinthe construit « quelque part dans la propriété » qu'ils nous disent, cultivant le mystère à donf.

Là, on se dit que le col de Gamsberg (2028 m) n’est plus si loin, et notre culture de « cent collistes » prend le dessus : nous n’allons pas laisser un col si accessible, et puis, là-bas, au sommet, c’est sans doute très beau. Toujours cette pathologie : chercher ce qu’il y a au loin, derrière la colline, au sommet du col, ne pas pouvoir se contenter de tourner autour du clocher du village. C’est parti, sans les sacoches, c’est « fingers in the nose » et, il faut bien l’avouer, la pente est douce, ce n’est pas la montée de l’Alpe d’Huez, de plus le dénivelé est faible. Que c’est beau en haut ! 

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Nous sommes les rois, prenons tout notre temps, mais au retour, quand l’orage se met à gronder, nous faisons moins les malins.

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Le lendemain matin, nous revenons un peu sur nos pas pour prendre la route de notre nouvel objectif, le Spreeshoogte pass.

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Oulà, y a t il un pilote sur le vélo ?

Nous franchissons le tropique du Capricorne, et nous rappelons qu’il y a moins de 3 mois, nous étions à l’équateur. C’est fou la distance que l’on peut parcourir dans une chaise longue.

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Merci le retartadeur, faut pas compter sur quelqu'un pour vous prendre en photo, pas vu une seule voiture depuis des heures, on n'en verra qu'une en fin de journée 

Il commence à faire bien chaud, nous passons quelques heures à l’ombre bienfaitrice des arbres d’une jolie ferme, reprenons la route un peu tard, nous ne passerons pas le col ce soir. Nous passons une nuit à son pied, à Nauchas, où nous sommes gentiment hébergés au poste de police.

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Pas besoin de monter la tente, mais la policière et sa fille nous tiennent la jambe fort tard. Imaginez, 2 cyclistes au poste dans un patelin de 3 maisons, quelle aubaine, en plus, ils ont des piles pour le jouet de la gamine, des mois que son chien n’aboyait plus et ne remuait plus la queue… Environ 100 habitants à 100 km à la ronde, nous supputons que le travail des policiers doit être assez relaxant. Du coup, la policière nous prépare le thé au petit matin, et hop, enfourchons nos montures.

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ferme du patelin Nauchas

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solitaire, solitaire, je vais à Solitaire

Seule la dernière partie du col est un peu raide à grimper. Par contre la descente de l’autre côté est très impressionnante. Une pente entre 16 et 22 %, la plus raide de Namibie, qui est entièrement pavée.

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On dit que dans un premier temps, un sentier a été construit par un agriculteur qui vivait juste au pied de l'escarpement, et qu’il l’a construit avec ses mains en montant des rochers de quartzite. C’est en quelque sorte lui, avec ses propres mains, qui a tracé ce col. En l’espace de 5 km, nous chutons dans le désert du Namib, sillonné par les lits des rivières asséchées.

La route pour Solitaire est maintenant plate et facile, malgré l’appel de l’apfel strudel, nous n’en verrons pas le bout ce soir. Nous passons une nuit dans un camping helvète. Nous n’y trouverons ni fondue, ni un accueil chaleureux.

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Voici maintenant un axe principal avec pas mal de trafic, des 4 4 qui roulent à fond, créant de la tôle ondulée sur la piste et nous balançant tellement de poussière que nous devons régulièrement nous arrêter car on ne devine même plus la piste.. Solitaire, quasi tout le monde y passe, c’est un carrefour important, il n'y a pas grand chose, une station service, un lodge camping et surtout la boulangerie qui sert un apfel strudel à se damner. Il pleuviote toute la nuit et toute la matinée, faisant chuter la température de quelques degrés. C’est un coup des bretons, ils viennent d’arriver en land rover, de sacrés bourlingueurs ces deux-là ! 

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Nous quittons Solitaire vers 14 h sous le petit crachin pas désagréable. La visibilité n’est pas terrible, dommage pour le paysage, car ça a l’air plutôt joli. En arrivant devant l’entrée d’un lodge, pan, une crevaison. Pas de quoi se plaindre, ce n’est que la seconde depuis Nairobi

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Le gars de la sécurité qui doit s’ennuyer ferme s’avance pour voir si on a besoin de quelque chose et papoter un peu. Il vient du nord du pays, travaille 7 jours sur 7, sauf 1 jour par mois, où il va en ville chercher son salaire. Nous lui en demandons le montant, et bien, pour un mois, c’est pile poil le prix d’une chambre double pour une nuit dans le lodge. On fait répéter, des fois qu’on ait mal compris, mais hélas c’est bien cela, l’exploitation maximale du pauvre monde. Arrive la manager, une blanche bien sûr, dans son gros 4 x4. Arrogante en diable, elle demande ce que l’on fait là, arrêtés devant son lodge et nous prie de déguerpir au plus vite, hors de question qu’on reste dans les parages pour la nuit, ce soir, elle organise une big party. Non, mais il n’y a aucun risque ma belle, on répare et on se barre vite fait, on ne fera pas tache devant chez toi, de toute façon, on ne traîne jamais dans ce genre d’endroit !