• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
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frontière Kenya / Ouganda

Ouganda, « the pearl of Africa » (la perle de l’Afrique)

Nous savons peu de chose sur ce pays, qui évoque seulement pour nous :

Le dictateur fou Idi Amin Dada, qui régna sur l’Ouganda de 1971 à 1979, un homme sanguinaire, monstrueux et parait il, cannibale.

Geoffrey Oryema, excellent musicien qui a fui l’Ouganda dans le coffre d’une voiture et s’est installé en France pour fuir la dictature d’Amin après l’assassinat de son père…

Les gorilles, une super expérience pour qui a envie de dépenser 600 USD pour passer une heure avec eux dans la forêt.

Millionnaires mais bien crados.

Si vous rêvez de devenir millionnaire en quelques minutes, venez en Ouganda et changez 300 euros. Vous vous retrouverez avec plus d’un million de Shillings ougandais. D’ Endebess, Kenya, la piste sillonne une belle campagne. Ce serait paradisiaque si elle n’était pas aussi poussiéreuse. Il n’a pas plu depuis longtemps, les véhicules qui nous doublent nous recouvrent de poudre, une demi-heure de pédalage et nous voici déjà tout crados. Le soir, nous ressemblons à des peaux rouges.

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Nous enchainons les étapes sur cette piste qui fait le yoyo autour du Mont Elgon, dans une campagne verdoyante, au milieu de la forêt, des plantations de caféiers et de bananiers. Les enfants sont curieux, rigolos et bien élevés. Ils nous saluent tous gentiment. Et si parfois ils nous courent un peu après, c’est juste pour jouer ou obtenir une photo… En Ethiopie les routes étaient en bon état et propres mais il y avait souvent un moment pour nous mettre en rage. Au Kenya et maintenant en Ouganda, c’est le contraire. Les pistes sont pourries au possible mais chaque jour nous réserve de belles rencontres, et on ne peut que garder le sourire dans les moments difficiles. Au cours de chacun de nos nombreux arrêts, nous avons l’occasion d’échanger avec les villageois, et c’est toujours marrant car on s’aperçoit qu’on est à des années lumières de leur façon de penser (politique, natalité....)

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A partir de Kapchurwa, le goudron fait enfin son apparition, nous avançons mieux, même si nous continuons à grimper quelques bosses.

A Mbale, nous logeons chez un merveilleux couple, qui tient la « gardens guest house ». Robert et Rose Marie sont extraordinaires. Après avoir travaillé au Rwanda pour aider les populations pendant le génocide, ils ouvrent une guest house à Mbale. Les revenus servent à faire tourner leur petit orphelinat de 24 jeunes ougandais.

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25 décembre. Bon, là, on va raconter dans le détail, comme ça pas besoin de répondre aux « évitables » questions : « z’avez fait quoi pour les fêtes ???? ».

Que dalle !

oh, les loosers !!!

Hier, des dindes s’échangeaient sur les marchés, et au bord des routes, pas mal de volailles attendaient acheteur. Seuls signes annonciateurs qu’un repas de fête se prépare. Pas de décoration, pas de père Noël…..Vous avez déjà vu un père Noël noir ?

Aujourdhui, pour nous, c’est un jour comme un autre, et un repas comme les autres, un morceau de chèvre bouilli, avec du matoké, la purée de bananes…..Même pas deux ou trois petits africains défavorisés à inviter pour partager, comme en 2011 au Burkina….Notre cadeau ? on ne roule pas cet après midi. On essaie de se remémorer quelques Noël de loosers. 2009 au Laos : on n’ a qu’un morceau de canne à sucre à ronger. 2013 : on déguste une boite de sardines en plein vent en Mauritanie…..on ne fait pas exprès, mais en réalité, ça nous fait bien marrer ces Noël non conventionnels…. Donc cette fois, on se retrouve à manger un morceau de chèvre bouillie dans une petite ville pourrie. Et en pleine nuit, nous plions bagages et quittons notre guest house. Nous déambulons dans des ruelles sordides, à la frontale, pour trouver un autre endroit pour dormir.

Plan de merde. En même temps, c’était couru d’avance, car on avait perçu quelques signes annonciateurs d’une très possible mauvaise nuit. En effet, en rentrant des agapes à la chèvre bouillie, on s’aperçoit qu’il y a énormément de monde dans la petite ville, les gens ne cessent d’arriver des villages voisins. Nous sommes invités à boire la bière locale dans une hutte juste à côté, puis ça continue dans la suivante, c’est « noir de monde » et cela commence à s’ambiancer ! Arrivés à la guest house, on fait connaissance avec notre voisine de chambre. Moulée comme pas possible dans une robe en lycra rouge, il n’y a pas trop de doute quant à la teneur de son fonds de commerce. Cela défile sec à côté. Cela ne nous dérange pas, le bruit des aller venues et des ébats étant largement couvert par celui du générateur qui vrombit à 3 m de notre porte. Mais vers minuit, la fête démarre plein pot. Oui, c’est Noel à ce qu’il parait. Et ici, à Karuma, le programme, c’est : le 25 au soir, on boit jusqu’à plus soif, et cela, dans un vacarme épouvantable. La musique bat son plein, une musique à vous rendre fou, comme ils aiment en Afrique de l’est….diffusée par d’immenses enceintes posées…pas bien loin du générateur, qu’on n’entend plus du coup ! C’est l’enfer, on n’en peut plus, nos tympans vont exploser…faut boire combien de litres de bière pour supporter ça ? On finit la nuit dans un gourbi du centre ville, en se marrant comme des baleines en revoyant la gueule du taulier... On lui a passé une bonne chasse en lui déclarant qu'il n’aurait pas un sou. Oh, le manque à gagner n'est pas bien grand, vu ce qu'il a encaissé en bières, et puis, il a admis qu’il aurait du nous prévenir qu’il allait rassembler 200 personnes pour faire une grande fête chez lui !

Nous faisons Cap vers le parc de Murchinson, pour rendre visite à nos amis éléphants…Il fait chaud et il n’y a pas grand-chose à voir sur la route, mais nos arrêts dans les villes du Nord (Kumi, Soroti, Lira) sont toujours sympa. C’est l’Ouganda où personne ne va, la région touristique étant située au Sud ouest. 

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Nous finirons notre escapade vélo au parc de Muchinson et prendrons le bus pour rentrer à Kampala, et aller aux sources du Nil à Jinja. Nous avons une date retour (eh oui...parcequ'il n'y a pas de ski de rando en Afrique….) et manquons de temps pour tout faire à vélo.

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Ouganda, le pays des records

Les quelque 38 millions d’Ougandais doivent composer avec l’une des densités démographiques les plus élevées au monde, un taux de fécondité de plus de 6 enfants par femme.

Musevini, le président de l’Ouganda fait partie des plus accros au pouvoir, depuis 1986…Il se tire la bourre avec Mugabe au Zimbabwe élu en 1987.

«Le pouvoir est l'aphrodisiaque suprême», disait Henry Kissinger (prix Nobel de la paix 1973 ) et nombreux sont les présidents qui ne peuvent plus s’en passer.

Les plus gros consommateurs de banane au monde, 200 kg par an par habitant ! La banane verte, qu’on appelle matoke en swahili, est certainement la denrée qui transite le plus sur sur les routes d’Ouganda. On la mange cuite, réduite en une purée bien compacte, appelée aussi matoke.

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Conclusion :

Malgré le grand plaisir que nous avons eu à parcourir ces 3 pays, on ne peut oublier un autre aspect : celui d'une Afrique à deux vitesses, avec l’immense majorité de la population toujours en première. A côtés de quartiers pour expats et riches dans les villes, il est difficile de ne pas être marqué par la pauvreté, surtout dans le nord de ces 3 pays. Cela se traduit par des techniques d’agriculture n’ayant pas évolué depuis des siècles, des habitations précaires, des longues journées de travail, un temps et une énergie considérable à pomper puis transporter de l’eau sur des longues distances, et surtout une difficulté permanente à financer l’éducation des enfants.

A côté de cela, une pseudo couverture médicale universelle et le coût assez faible de l’alimentation grâce à une importante production locale permet à la population Ougandaise de ne pas être trop mal lotie. Pour un pays qui a connu la guerre pendant tant d’années, il ne s’en tire au final pas si mal…C’est le 18 ème pays africain où nous avons posé nos roues, vous vous en doutez, nous adorons l’Afrique, comme elle est, chaude et poussiéreuse, crasseuse et attachante !

A bientôt pour de prochaines aventures. 

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et si cela se passait comme ça ?