• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
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13 Mai 2010

En parlant de la mort, Ferré chantait : le mot seul jette un froid aussitôt qu’il est dit ! C’est un peu pareil pour le mot « Iran ». L'Iran, dans l’inconscient collectif de nos cerveaux manipulés à longueur de journée par une propagande médiatique efficace, évoque tout de suite les images de femmes recouvertes de la burka et condamnées à rester enfermées chez elles, d’immondes barbus enturbannés, le couteau entre les dents, prêts à appliquer la loi de la charia au moindre pet de travers...

Alors évidemment, ce n’est pas sans une certaine émotion que l’on franchit la frontière ! Il va falloir nous vider la tête de tous les préjugés que l'on peut avoir sur le pays que nous nous apprêtons à parcourir. Voici comment s'est passé notre entrée.

Nous nous présentons aux autorités iraniennes. Une grille nous sépare :

Eux ;"vous venez d`où ?".

Nous : "Turquie".

Eux : 'Vous allez où ?".
Nous : "Iran" (Pourquoi ces questions, il n’y a pas d’autre choix….)

Eux : OK (à la Christian Clavier, ils ont du voir "les visiteurs."), et nous indiquent un bâtiment. Là, le douanier nous demande notre nationalité, et ça a l’air de l’embêter (habituellement, les touristes n‘entrent pas en Iran par cette douane, ils empruntent celle plus au Nord, vers le mont Ararat), il donne un coup de fil, puis se met à valider nos visas sur son ordi. Au dessus de sa tête, il y a la photo des 2 rigolos, et dans le hall, la même en poster, genre 5mX3m (tiens, on croyait que l’islam interdisait les représentations humaines…).D’autres douaniers viennent pour discuter, nous souhaitent "Welcome in Iran", on reprend les vélos, et zou, dans l’antre de l’intégrisme. Nous sommes un peu excités mais aussi sur le qui vive : il nous faut maintenant appréhender ce nouvel environnement et "sentir" le pays.

Nous quittons rapidement la route principale. La circulation est beaucoup plus dense qu'en Turquie, avec beaucoup de camions, mais aussi beaucoup de véhicules privés. Il faut dire qu'ici, le litre d'essence coûte environ 0,07€ et le litre de gasoil encore 7 fois moins ! Nous nous retrouvons vite en cambrousse et cherchons un coin pour camper. Nous demandons dans un village s’il est possible de planter la tente…enfin…on essaie de se faire comprendre comme on peut, nous n’avons pas encore le farsi courant ! On nous installe sur la terrasse d‘une petite maison abandonnée, la fermière brasse son tas de fumier juste devant. Et là, c‘est le défilé : les petites filles nous apportent des fleurs, un homme apporte du pain, de l‘eau, un autre du fromage, et puis il y a ceux qui viennent juste nous saluer, cela n’arrête pas. Dans la soirée, un jeune vient nous chercher pour manger chez lui, il est tout déçu quand on lui dit que l’on a déjà mangé, le lendemain matin, il arrive en vélo nous livrer du pain frais et du yaourt !

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14, 15 Mai. Nous continuons notre chemin à la rencontre de nouvelles coutumes, nouveaux peuples. Mais il va falloir se remettre au boulot au niveau du vocabulaire ....!!! Pour l’écriture c’est mission impossible. Ils écrivent de droite à gauche avec de belles arabesques ……mais auxquelles nous ne comprenons rien. On va en baver pour les indications routières.

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Bon, je vais où ?

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ça, on connait !

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et ça, c'est rigolo !

Par contre, contrairement à la Turquie beaucoup de monde parle anglais, paradoxe d'un pays ennemi juré des U.S.A.

Orumiyeh : 1ère ville importante, presque un million d’habitants, ça grouille pas mal.

Nous venons de changer de planète. Tout est différent : il y a beaucoup de femmes dans les rues, toutes de noires vêtues, mais pas toutes avec des sacs à patates noirs, les jeunes portent des " manteaux" au dessus du genou par dessus un pantalon, certaines osent la tunique grise et cintrée....il y a même des diablesses qui laissent apparaître une mèche de cheveux ! La plupart des femmes sont maquillées et très coquettes et nous abordent sans problème en nous demandant ce que l'on pense de l'Iran, et de leur gouvernement ..."euh...on vient d'arriver..." Nous préférons rester prudents.

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Les mosquées aux coupoles argentées nous surprennent par leur silence : plus d’appel à la prière, en tout cas beaucoup moins et plus discrets qu'en Turquie. Le thé, beaucoup plus léger, a perdu son goût. Nous changeons de l’argent, et pour 100 Euros, on reçoit 1 million trois cent mille rials, soit un énoooooorme paquet de billets. Youpiiiiii, nous sommes riches, puisse l’illusion durer un peu !

Kurdistan

16 Mai. Nous entrons dans le Kurdistan Iranien, nous ne sommes pas très loin de la frontière Iraquienne. Nous prenons la route de Mahabhad, ville qui fut entre 1945 et 1946 la capitale de la minuscule république kurde de Mahabhad. L'état fut démantelé au bout d'un an d'existence, suite à un rapprochement entre l'URSS et l'Iran. Nous roulons sur la bande d’arrêt d’urgence d’une voie rapide, nous n’avons pas d’autre choix, c’est un peu pénible car en plus du bruit de la circulation, tout le monde nous salue, voitures, nombreux et immenses camions, en donnant de grands coups de klaxon, aussi sommes nous bien contents d’arriver sur la place de Mahabhad. Nous nous régalons à observer les hommes qui discutent ou jouent. Ils portent un drôle de pantalon bouffant, parfois accompagné d'une petite veste, d'un foulard en guise de ceinture, un autre enroulé en turban, ils sont ravis de se faire prendre en photo. Il faut voir l’animation qu’on a mise : en ¼ d’heure, la nouvelle de notre arrivée s’est répandue comme une traînée de poudre dans la ville, on entend de partout «  fransa, et le détail de notre itinéraire… ». Tout le monde se met en 4 pour essayer de communiquer avec les nouveaux arrivants qui portent de drôles de pantalons et circulent sur de drôles de vélos..

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Nous découvrons quelques mots magiques : "Danièle Mitterand", mais encore plus "Thierry Henry". Prononcer ce nom te donne une réduction de 20% sur la nuitée, c'est pas des conneries, c'est du vécu, par contre, l'évocation de "Sarko" ne donne que dalle, estime toi déjà heureux de ne pas voir les prix s'envoler ! 

17 Mai. Ah, quelle journée ! Un embouteillage se forme : les automobilistes ralentissent pour prendre en photo avec leur téléphone les 2 extraterrestres qui quittent la ville. Nous arrivons enfin sur une petite route (enfin…à la mode Iranienne…), de nombreux arrêts obligatoires pour des thés. Exemple de scénario : une voiture double en klaxonnant, 500m plus loin, elle est arrêtée, il y a déjà la nappe sur le bas côté et le thé servi qui t’attend. Comment refuser ? Mais il y a aussi ceux qui te donnent des trucs. Aujourd’hui, nous avons eu un gros paquet de galettes « maison », un délice, concombres et pommes, une bouteille d’un litre et demi d’Ayran, et …….un chien….c’est le comble….offrir un chien à des cyclistes…décidément, nous n’en finirons jamais avec les cabots.

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Et puis, un peu avant d’arriver dans la ville de Bukkan, une invitation à nous rendre dans une famille kurde. Nous voilà donc à suivre la pigeot sur une dizaine de km, et nous sommes reçus comme des rois.

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Le papa Rasul, la maman Asmar, les 3 fils, Kevan, Sirvan et Jamal, sont tous adorables. L’aîné Kevan est photographe, fait aussi de la vidéo pour la télé kurde, et des clips pour des chanteurs. Nous passons une fin de journée délicieuse à visionner son travail, c’est magnifique, en alternant les pauses thé, pastèque, concombre… du coup, nous arrivons à l’hôtel quasi à la nuit, en suivant une moto qui nous indique le chemin !!! Nous étions invités à rester dans la famille, mais nous n’avons pas voulu abuser, ils vivent à 5 dans un petit 2 pièces, alors, avec nous plus le chien…..Pourtant, on nous l'a proposé 3 fois, nous aurions pu accepter, selon le tarof. Le tarof régit les codes sociaux du pays et veut, entre autres, que l'on refuse 3 fois une proposition. Cela permet à chacun d'être poli et d'inviter son prochain. La face est sauvée si l'interlocuteur n'a pas les moyens de réellement offrir ce qu'il propose. En effet, il lui suffit pour cela de ne pas proposer une invitation plus de 3 fois.

18 Mai. Cela continue dans le même style, on ne va pas tout raconter, mais sachez que souvent les commerçants ne veulent pas que l’on paie. Un exemple aujourd’hui : on s’arrête pour boire un coup, non seulement on nous l’offre, mais il y a le repas qui vient avec, et pas moyen de refuser.

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Au Kurdistan, les gens sont bouleversants de générosité. Nous sommes vraiment touchés par toutes leurs attentions. Ils donnent par tradition, par curiosité ou simple bonté de cœur. Ils donnent mais ne veulent jamais rien recevoir. D’ailleurs, nous n’avons rien à leur donner et cela nous gêne un peu quand même….alors on prend des photos et on les fait passer, par mail ou la poste, car évidemment, tout le monde n‘a pas internet, loin s‘en faut.

19 Mai

Le problème en Iran, c’est la traversée des villes. En effet, elles sont très peuplées, le moindre bourg, c’est 300 000 habitants et un véritable chaos automobile. Alors, on ne vous dit pas….

Scénario pour piétons :

Vous imaginez la rue comme une arène et les voitures, bus, motos et camions comme des taureaux. Le but du jeu est tout simplement de traverser la rue sans être touché. Attention, une rue à sens unique peut s'avérer être aussi remontée à contre sens. Il faut se lancer, et hop c’est parti! Nous sommes maintenant en plein milieu de la rue, avec d'autres, mieux vaut traverser à plusieurs. On attend un moment favorable pour continuer, on hésite, un pas en arrière pour éviter le bus, un pas en avant pour éviter la moto et hop on s'élance pour la dernière moitié. Nous sommes sur le trottoir, sauvés ! Pas tout à fait puisqu'une moto remonte le trottoir et nous klaxonne....Arggggggh, aaaaah ce n'est pas possible !

Scénario pour cyclistes :

Sortir de la ville, un cauchemar. Le cycliste doit se lancer dans le flux, prendre une trajectoire, et n’en dévier sous aucun prétexte : 20 cm trop à gauche, tu te fais rayer la carrosserie ou arracher une aile, 20 cm trop à droite, et hop, dans le caniveau. C’est-ce qui est arrivé à Andrian, un jeune Bulgare en vadrouille avec sa Volkswagen. En Volkswagen, tout va bien, il fait le plein pour 1 dollar (il roule en diesel, le carburant est quasi gratos), mais le vélo lui réussit moins : il en a loué un dans une ville et a du se faire recoudre l’œil ! Andrian est le 1er touriste que l’on rencontre en Iran. (en Turquie, après la Cappadoce il y a plus d‘un mois, nous en avons quand même vu 3 !)

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Donc, pour sortir d’une ville, il faut être hyper concentré sur ce qui se passe devant, car sans arrêt les bagnoles s’arrêtent pour prendre ou lâcher quelqu’un, on ne se gêne pas pour te faire une queue de poisson, les portières s’ouvrent devant ton nez, c’est la cata. Et puis, t’as des camions et des tas d’engins garés en double file, bref, c’est un gros bordel. Tu ne peux pas surveiller aussi ce qui se passe derrière, il faut faire confiance ! En principe, ça dure 3 ou 4 km, après t’arrives sur les grands boulevards, et là, ils font rugir les moteurs et commencent à rouler à fond, pour le prix d‘une bouteille d‘eau minérale, tu achètes 10 l d‘essence, alors pourquoi se priver, tant pis pour le couillon qui roule en vélo. Au bout d’une dizaine de kil, le stress t’a fait transpirer comme un bœuf mais cela devient moins dangereux, t‘es sorti de la ville. Evidemment, on recherche les routes les moins fréquentées possibles, mais elles te ramènent toujours dans une ville !

23 Mai. De retour d’une escapade de quelques jours en montagne, loin du trafic, des zones urbaines, des petites routes qui serpentent et même de la piste par endroits, le bonheur.

Des paysages grandioses dont nulle photo ne peut traduire la beauté, car cela se passe sur 360 ° . Vert des cultures, rouge des champs de coquelicots, changement de vallée et c’est le jaune des blés déjà murs, avec de petites touches vertes de quelques arbres esseulés, puis au détour d’un virage l’ocre de la terre sous le soleil brûlant.

au fond, on aperçoit l'immense ville de Saaquez

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Les foins sont coupés à la faux et mis en petits tas.

Au milieu de ce kaléidoscope, de petits villages accrochés au flanc des montagnes, ou tapis en fond de vallée, au bord de la rivière à truites. Maisons de pierre avec des toits en terrasse qui ne sont pas sans rappeler celles du Haut Atlas Marocain.

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Nous avons vu des enfants et des vieux attendre les citadins au bord de la route pour leur vendre un petit tas de bois.

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En effet, les Iraniens adorent le pique nique, alors le vendredi, ils mettent les habits du dimanche et ils emmènent la famille, garent la voiture dans un champ, et s’installent pour faire griller quelques kebabs. Faut voir l’organisation. Boissons, glacière, et parfois tente pour l’ombre, ballons….Nous les avons vu à l’œuvre dans la vallée d’Howraman, une magnifique vallée isolée.

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Dans les villages de cette vallée, le bleu des fenêtres et portes tranche avec l’ocre de la pierre et apporte une touche de gaieté. Le toit d une maison forme la terrasse d une autre, ce sont des villages en escaliers.

Les hommes portent parfois fièrement le kolobal, un gilet en peau avec des épaulettes.

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Ces 2 filles au look pas très campagnard sont de la ville la plus proche, Marivan, elles sont venues dans la vallée pour la journée.

Pour le gîte, évidemment, c’est de l’impro : un soir, on nous a installés dans une mosquée, la nuit suivante, nous l’avons passée à la belle étoile dans la cour d’une maison.

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Farad, qui travaille dans un élevage de truites vient passer la soirée avec nous.

Pour le repas du soir, on nous a préparé un bon poisson et le matin, c’est une douce mélopée qui nous a réveillés : le chant des femmes qui font le pain.

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Et bien sûr, une population toujours aussi chaleureuse, qui nous ouvre ses portes avec des « welcome in Kurdistan », avant d’apporter sur les tapis thés, galettes, yaourts….Au Kurdistan, on ne mange pas à table, mais à même le sol, sur de beaux tapis.

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Nous n’avons pas vu le méchant, cette région du monde n’a rien à voir du tout avec tout ce que l’on raconte, nous n’avons pour l’instant fait que de belles rencontres.

Que dire de ce berger qui fouille dans ses poches pour offrir « la » prune qui est se cache au fond. ? Que dire de cette vieille femme qui remplace les chaussettes trouées d’une cycliste de passage dans sa maison ? Simplement que parfois le monde est à l’envers.

N.B : les nouvelles chaussettes sont aussi trouées, mais au talon, cela se voit moins....

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Cycliste aux belles chaussettes, mais au look qui tue.

ISPAHAN

24, 25, 26 Mai. Nous entrons encore un peu plus en Orient, nous entrons en Perse avec tout ce que ça peut contenir de magie ou de rêve. Après une nuit dans le bus, nous sommes dans une des plus belles villes du monde, « la moitié du monde ». Nous en avons rêvé et ne sommes pas déçus ! Mais cela ne correspond pas tout à fait à nos fantasmes de palais et de mosquées bleues à tous les coins de rue. C'est une ville assez moderne, très grande (2 millions d’habitants), avec juste une concentration de monuments sublimes et quelques beaux ponts. Avant, il y avait de nombreux salons de thé, où on fumait le qalyan (le narguilé), mais ils ont disparu. En effet, ici on applique la nouvelle loi sur l'usage du qaylan : plus de qalyan en public, plus de qalyan dans les salons de thés... C'est totalement aberrant, contre la culture même du pays. C'est un peu comme si on interdisait l'alcool dans les bars en France. Officiellement, c'est une question de santé publique (mais on a droit de le faire chez soi...). Officieusement, on dit que c'est pour limiter encore plus toute espèce de lieu de discussion, réunion, rassemblement. Mais tous les jeunes un peu branchés savent qu’on peut le trouver dans un salon de thé qui se trouve sur les toits, à une extrémité de la place de l'Imam, avec vue imprenable sur l'ensemble.

Du haut de la colline, on voit des kilomètres carrés de parcs et jardins publics très bien entretenus qui permettent de traverser la ville sans prendre trop de trottoirs. Nous nous sommes promenés entre palais et ponts, jardins et ruelles, mosquées et allées du bazar. Nous y avons trouvé des cours finement décorées, au plafond impressionnant d'élégance, qui ne pâlirait pas devant celui des célèbres mosquées de la ville.

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Nous avons vu nos premiers enturbannés aux alentours des écoles coraniques. Sachant qu’il faut vingt ans d’étude du saint livre pour être ayatollah, bon courage les gars. En tout cas, pour l’instant, personne ne nous a pris la tête avec la religion, à peine ose t’on parfois nous demander si nous sommes musulmans, mais cela s’arrête là.

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A Ispahan, il y a deux endroits extraordinaires :

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La place de l'Imam : la seconde place au monde par sa taille, (la 1ère étant Tien An men). Elle est bordée de deux étages d’arcades et sur son pourtour on trouve quelques uns des fleurons des bâtiments islamiques,dont deux mosquées qui passent pour être les plus belles au monde. C’est vrai que c’est giga : une architecture de génie, des km carrés de mosaïques bleues, avec un peu de banc et de jaune, des dômes fantastiques, c’est assez indescriptible. Dans les arrières boutiques, sous les arcades, des artisans travaillent, ils sont repousseurs sur cuivre, miniaturistes, ils impriment des tissus, ils soudent, ils découpent. 

Ensuite, il y a les ponts. Ispahan est une ville traversée par une rivière sur laquelle des ponts ont des arches sur un ou deux étages, et des lumières la nuit venue. Il y a beaucoup de vie sur et sous les ponts, les gens d’Ispahan aiment venir y flâner le soir.

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Si nous ne sommes pas vers les ponts au moment où la nuit tombe, nous sommes dans ce lieu de perdition dont on a parlé plus haut, la maison de thé en hauteur au bout de la place de l’Imam pour voir doucement les couleurs changer et les lumières s’allumer. La nuit, c’est encore plus magique, les ponts et les bâtiments brillent, les gens sont tous dehors, assis par terre à discuter, ou à boire un coup, par petits groupes. Evidemment, nous sommes constamment interpellés, invités à nous asseoir et hop, c’est parti pour des discussions sans fin. C’est hyper intéressant mais hyper crevant, surtout quand comme hier soir entre 10h et minuit, la discussion a viré en interrogatoire serré, tellement Mariam et son frère Mossein étaient avides de savoir comment cela se passe en France. IIs nous ont vidés, il a fallu tout leur raconter, depuis les femmes dans la société jusqu’au contenu du petit déjeuner. Tout ça en broutant des graines de tournesol en guise de repas ! 

Pour les photos, le monde aussi est à l’envers. D’habitude ce sont les touristes qui font des photos, ici, ce sont les locaux qui photographient les touristes. Les Iraniens sont fan d’appareils photos, de tel. portables et ne cessent pas de nous photographier. Nous devons poser souvent dans une journée.

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Pose pour un magazine, enfin la célébritude (à la Ségolene)

Il est vrai que même ici, les touristes ne sont pas légion. « Ils ont peur » nous dit un marchand de tapis, mon commerce ne fonctionne plus ici, heureusement qu’il me reste les exportations. " les touristes ne viennent plus car on leur dit qu’en Iran, c’est dangereux, mais notre peuple est bon, les manifestations, c’est contre notre gouvernement " ( Mahede, étudiante). Les Iraniens sont ravis quand nous les remercions pour leur accueil, ils connaissent très bien l’image négative qu’ils ont à l’étranger et le déplorent. Ils nous parlent librement. Nous n’avons rencontré personne qui soit content du régime…. Le résultat des dernières élections laisse dubitatif…Mais le système est très complexe, les choses sont vraiment entrain de changer, il n’y a qu’à voir les femmes dans les rues pour voir que les mollahs ont du souci à se faire. Elles sont maquillées, la frange hors du foulard, quand celui-ci n’est pas à peine posé sur la tête, elles nous abordent sans problème, et comme nous l’a dit elle-même une jeune étudiante, elles ont de grandes langues… En tout cas l’image que nous avons de l’Iran date de 10 ans, les choses ont beaucoup changé, surtout ces 4, 5 dernières années.

Rencontres avec 2 guides qui peuvent éventuellement être utiles à ceux qui aimeraient venir à Ispahan :

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Zizou le nomade : c'est un gars bien cool, hyper bavard et intéressant, qui parle un excellent français, car il a vécu en France. Il est pasionné d histoire, d'archéologie, de culture nomadique....et est plus ou moins guide touristique...quand il trouve des touristes....alors, si vous voulez faire un tour chez les nomades, il se fera une joie de vous accompagner.

Ali, lui aussi parle français, il a fait ses études de biologie à Grenoble , et même topo, il fait aussi guide à l'occasion. Il roule sur la place de l Imam avec son vélo de 40 ans à la recherche de touristes...pour éventuellement proposer ses services mais aussi juste pour discuter. Comme Zizou, il est sympa sans être crampon.

Des choses qui nous ont beaucoup étonnés : 

La chirurgie esthétique. L'Iran est au top dans ce domaine. Ils en sont dingues ici, et beaucoup, beaucoup de monde se faire refaire le nez. Un nombre étonnant de personnes, surtout des filles (comment ça, évidemment....), se baladent avec des bandages ou des pansements sur le nez.

Comment expliquer la popularité de la rhinoplastie ? Plusieurs raisons sont avancées, mais la première serait le code vestimentaire musulman. Les femmes devant se couvrir les cheveux et le corps, l’attention se focalise sur le visage. « Je porte le voile, je dois cacher mes fesses, mon décolleté, sous un manteau long, il ne me reste que mon visage ! »

Il parait que l'Iran est aussi, à la pointe en matière de changement de sexe. Khomeyni a dit que c'était cool, les changements de sexe, alors on peut y aller gaiement (sans mauvais jeux de mots). Etonnés aussi par le comportement désinvolte des jeunes filles aux regards espiègles, voire séducteurs à l'encontre de Bruno, qui lui lancent des « hello »et lâchent des rires en cascade, comme des dindes en parade nuptiale. Cela n'ira pas plus loin, belles cocottes, aussi affamées que vous soyez, c'est république islamique ici... C'est vraiment rigolo, ce comportement libéral dans ce pays ultra conservateur.

27 Mai, dernier jour à Ispahan. Au cours d’une promenade dans un parc, Ali nous accoste, il parle un excellent anglais, ayant vécu 20 ans à New York. Il nous en confie la raison : son père voulait le marier avec une fille qu’il n’aimait pas, il a préféré s’exiler. Il est rentré en Iran depuis quelques temps pour enterrer sa mère et nous avoue être un peu déboussolé car il ne sait pas quel tournant donner à sa vie : vivre ici ou retourner aux States. La discussion vient inévitablement sur le thème de la politique en Iran, et il ne se gêne pas pour la qualifier de big shit, mierda grande…en nous précisant bien que c’est uniquement parce qu’il s’exprime en langue étrangère qu’il peut se laisser aller ainsi dans un parc, et passe allègrement de l’anglais à l’espagnol pour déjouer d’éventuelles oreilles malveillantes. Pas loin de nous, 2 gamines de 8 ou 9 ans, de sortie avec leur père nous observent. Elles s’approchent et sans aucune gêne, la plus hardie interrompt notre conversation et demande à nous parler. C’est Ali qui sert d’interprète. Il ne cache pas sa surprise lorsque la 1ère question arrive : dans quelle position nous mettons nous pour prier ? Ça commence fort. On lui dirait bien que des positions, on en a plein, mais on se retient, et on lui mime la position du lotus. Elles se doutent qu’il y a un truc qui cloche, mais la bavarde veut en avoir le cœur net. « Vous n’êtes pas musulmans? ». Nous lui répondons que nous sommes Français. La réponse n’étant visiblement pas satisfaisante, elle continue en nous demandant quelle est notre maître à penser ? Nous n’en avons pas, nous sommes en communication directe avec notre Allah à nous. Ali traduit toujours mais commence à rigoler franchement, elles non, ça ne les défrise pas, elles font de drôles de mimiques et commencent à nous chauffer les oreilles avec leurs questions à la con. Elle ne se dégonfle pas, c’est toujours la grande tchatche qui questionne . « Ce n’est pas possible, comment faîtes vous pour établir la connexion ? ». La réponse de Bruno fuse et lui ferme enfin son clapet : avec internet, on se connecte sans problème, on est chez Orange, ça marche super. Elles se cassent. Avec elles, on s’en doute, plus de connexion possible !

28 Mai. Nous sortons de la ville, c'est facile, il suffit de suivre la rivière. Un jeune cycliste Iranien, qui rêve de venir un jour en France en vélo fait un bout de route avec nous, et nous quitte à regret car il a peu de temps libre aujourd'hui.

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Hamed, ingénieur et cycliste

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Mahmoud, charbonnier

Une heure environ après avoir quitté Hamed, nous roulons, insouciants, mais devant nous, qu’est ce qu’on voit ? Une pancarte « Nuclear energy site ». Oups, pas bon, pas bon du tout, debout sur les freins, on vire aussitôt à droite…Pas paranos, mais on n’aime pas trop jouer avec le feu en Iran, même s’il y a peu de chance que l’espion qui vient du froid se promène sur son vélo. Nous roulons maintenant sous un soleil de plomb jusqu’à la porte du désert. Nous dormons chez l’habitant car nous voulons démarrer tôt le lendemain. Nos hôtes sont bien sympa, le repas est délicieux, le seul problème, c’est qu’il arrive à minuit ! C’est un plat typique : l’ abgusht, un mélange de viande d agneau, de tomates, de pommes de terre, de pois chiche. Le tout accompagné du bouillon dans lequel a cuit la viande et dans lequel on fait tremper des bouts de pain. Et nos hôtes ne sont pas pressés d’aller se coucher, à 2 h du mat, ils veulent encore bavarder, ils s’en foutent pas mal de 2 couillons qui vont rouler en plein cagnard.

Quand t'es dans le désert

29 Mai. Au petit matin Abdullah a quand même pitié, il propose de nous avancer de quelques km avec son pick up. Et devinez quoi ?

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On a refusé !

Nous partons en toute connaissance de cause : nous devons traverser un petit désert, avec, pour commencer , 60 km à nous cogner avant de trouver de l’ombre, mais nous sommes blindés de bouffe et d’eau. Une vraie épicerie ambulante, le poids n’est pas un problème, c’est quasi plat. Mais effectivement, de l’ombre, nibe, et le soleil est fou. C’est mi route mi piste, avec au départ un peu de végétation rabougrie, puis plus rien, du sable. Au loin, un salar : un lac salé quasi asséché

Pas de circulation, pas de bruit, rien, seul le bruit de nos roues sur le gravier. Enfin, une voiture arrive derrière nous, une vieille Mercedes, flanquée de 2 grands gaillards qui descendent faire la causette et nous invitent à passer la nuit dans leur maison. Mais ils font l’erreur de couper le moteur. Bilan des courses : une bagnole à pousser. Quelques tours de roue plus loin, la dite maison est bien là, entièrement pour nous car les gars ont terminé le chantier (une carrière de marbre qui ferme, l’entreprise n’a plus de sous) et quittent les lieux. Un petit repas d’au revoir, ils ont cuisiné un plat de patates avec des tomates, on a des concombres et un melon, ils ont le thé, on a les nougats (spécialité d’Espahan),Saïd a la morphine, il est à fond dedans…on passe un bon moment, avec leurs 3 mots d’ anglais, on arrive à se comprendre, on fait des vannes et on rigole bien.

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Ils partent, même pas besoin de pousser, ils ont garé la bagnole en pente. Bon, la baraque, c’est pas Dallas, mais à cheval donné, on n’y regarde pas les dents. On prend nos quartiers d’été, planqués à l’ombre dans cette maison providentielle. Dehors, il fait une chaleur pas possible, avec un vent chaud genre sirocco. En fin de journée, on essaie de faire cuire un œuf au plat juste en l’exposant au soleil. Mais il sèche sans cuire, c‘est bête, il y a trop de vent. On bouffera des pâtes. Euh, quoi que……il y a un chien qui tourne dans les parages… Incroyable, il n’y a rien à des km à la ronde, mais il traîne par là, sans doute les ouvriers ont-ils pris l’habitude de lui donner à bouffer. On lui laissera la vie, on n’a pas assez faim.

30, 31 Mai, 1er Juin. On a fauté dans le désert !

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C’est très agréable d’être là, au milieu de ces vastes étendues. Parfois, la piste se divise, il faut choisir la bonne, ce n’est pas évident, la carte au 1/ 2 500 000 ne sert pas à grand-chose, on y va un peu à l’instinct, car il n’y a pas beaucoup de relief non plus.

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Nous arrivons dans un caravanserail occupé par un vieil homme, puis un village de 5 habitants, puis dans un plus grand village, c’est bon, nous ne sommes pas perdus. 

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 Avec le gardien du caravanserail

On trouve un emplacement génial pour la nuit, on va être bien peinard. Mais on n’est jamais peinard en Iran, même dans le désert. A 2 reprises, des gars à moto viennent nous voir. Ils ne comprennent pas comment on peut se poser là, nous invitent chez eux, non non, tout va bien, merci, non non, ne nous apportez ni eau, ni bouffe…on a tout ce qu’il faut et on veut rester là.

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On prend un pied pas possible, quand nous nous retrouvons sur une route goudronnée pour nous seuls, avec les roues qui chantent sur un ruban de goudron neuf, comme du velours.

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On parcourt ainsi 30 km en ligne droite, sur un plat descendant, sans donner un coup de pédale. Nous n’avons encore jamais connu cela, même en Amérique du Sud. Au bout de cette ligne droite, nous trouvons une autre ligne droite, c’est l’autoroute qui mène à Yazd, comme prévu. Sauf que….nous sommes 60 km en amont du point où nous pensions arriver. Eh oui, une erreur de quelques degrés et au bout de quelques jours, tu as fait un détour de 60 km, cela nous est arrivé, à l’insu de notre plein gré, mais sans cela nous n’avions rien à vous raconter !

Et puis 60 km, ce n’est rien du tout par l’autoroute ! Pour la chaleur (40 degrés à l’ombre), on a un plan d’enfer : tous les 10 km, on se mouille des pieds à la tête, ça refroidit le moteur et augmente le rendement.

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Pause fraîcheur

En France, faut être bargeot pour faire du vélo sur une autoroute, pas ici. Car l'autoroute n’est pas trop dangereuse,elle est vraiment large et on a une bonne bande de roulement.

On prend maintenant de petites routes et arrivons ainsi à Nadqa, Ardakan, Meybod.

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A chacun son voile.

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Entrée de Yazd

Yazd

Enfin Yazd, et après la banlieue et tout le bordel à traverser, on s’installe dans un endroit de rêve : le silk road hôtel, un petit paradis pour backpakers. Ils le savent, ils sont tous là, Français, Belges, Australiens, Espagnol, Allemande, Turc…C’est sympa.

Repos avant de partir voir un spectacle de sport national avec David et Caroline, fort sympathiques congénères.

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David et Caro, surpris par des paparazzi.

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Vive le sport

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Amir Chaqmaq complex

Yazd passe pour être l’une des plus anciennes cités du monde. Créée il y a près de 5000ans et elle était connue sous le nom de « Yasatis » ou « Issatis ». Située aux confins du plateau Iranien, son isolement lui à permis d’échapper aux destructions des grandes invasions Mongol et Arabe.

Yazd a depuis toujours développé une architecture adaptée à son milieu extrême. Il y fait hyper chaud l’été et hyper froid l’hiver.

L'architecture simple et traditionnelle de la ville — bâtie en partie en argile — contraste avec les constructions modernes. Les maisons sont traditionnellement en pisé, à toits plats dominés par de hautes tours (les célèbres badgir (tours du vent) en briques servant à la ventilation. Ce système original permettait en été de faire circuler l'air pour refroidir l'intérieur des maisons, un système d’air conditionné vieux de 2000 ans.
Une petite communauté zoroastrienne est toujours présente à Yazd. Dans le temple du feu des Zoroastriens, un feu traditionnel maintenu allumé par des prêtres zoroastriens, brûle sans interruption depuis plus de 1100 ans. Les zoroastriens déposaient leurs morts sur des tours pour les faire dévorer par les vautours. Vous en saurez plus en regardant ici.

Devinette 4 :

Pourquoi peut-on voir, sur les anciennes portes de Yazd, deux "sonnettes' différentes ?
Vraiment pas facile de repartir de Yazd, la vieille ville est absolument merveilleuse.

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Le temps passe vite, et l’Iran est si grand qu’un mois de visa est trop court. C’est donc avec une prolongation de visa en poche que nous allons prendre le bus pour Tabas, à 400 de km de Yazd, en traversant un désert.

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mosquée de Tabas

Nous reprenons donc les vélos à Tabas, et dès la sortie de cette petite oasis, une voiture de police nous double et nous arrête : « passport ! ». Les 2 gus aux regards suspicieux n’ont pas l’air commode. Ils ne savent pas par quel bout regarder le passeport et n’entravent pas 3 mots d’anglais. Plus que dodus, ils sont vilains comme tout, moulés dans leur uniforme, mais justement, l’uniforme leur donne de l’assurance à ces blaireaux. Ils appellent des collègues à la rescousse et dans la minute, une 2ème voiture se gare. Les 2 collègues ont l’air un peu plus fins et plus sympas, mais nous demandent néanmoins de les suivre au poste. Oulà, attends, on va t’expliquer : « tu vois, l’espion qui vient du froid, c’est pas nous, on veut juste terminer de traverser ton pays, vite fait, on va en Chine, laisse nous filer ». (Filer par la Chine… ne cherchez pas la contrepèterie, il n’y en a pas…) Contre toute attente, ils nous adressent de beaux sourires, et des « excuse me, sorry, very sorry ! ». Après une bonne poignée de mains, ils foutent le camp. Le gars du bistroquet d’en face traverse alors la route et vient nous proposer…un kebab de poulet. C’est de l’humour ou quoi……Le brave homme ne peut évidemment pas comprendre que dans le poulet, on a déjà bien donné ce matin !

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6, 7, 8, 9 Juin. Œufs sur le plat et glace à la vanille.

« On s’en va pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme des serviettes élimées par les lessives qu’on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels. Sans ce détachement et cette transparence, comment espérer voir ce que l’on a vu. » Qui mieux que Nicolas Bouvier pour parler du voyage…et quoi de mieux que de longer un désert sur des centaines de km pour trouver cette ivresse et cette sérénité. Mais le désert Dasht e Kevir se mérite : le parcours n’a rien de difficile en soi, car les dénivelés sont faibles et les nombreux camionneurs auront toujours de l’eau fraîche à proposer à qui en manquerait. Mais ce sont les rares points d’ombre et le vent qui dictent notre progression. Le premier jour, nous avons tout juste fait 50km, le lendemain à midi, nous avons plus de 70km dans les pattes. Il est exclu de rouler l’après midi, tant la chaleur est accablante en Juin. Avec nos 9 litres d’eau chacun, nous sommes à l’aise et pouvons même prendre une douche le soir au campement, avec juste les chameaux au loin pour nous mater.

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Nous trouvons parfois de petits villages (une fois par jour, guère plus). Dans l’un de ceux-ci, nous mangeons sous l’ombre d’un arbre devant une maison. Le proprio arrive et nous propose d’entrer. Nous refusons, ne voulant pas le déranger, alors, que fait il ? Il sort le tapis, les coussins, la théière sur le pas de porte et nous installe pour la sieste. Mais avant, il sort aussi la poêle pour nous faire des œufs sur le plat ! Un autre jour, nous venons juste de nous délecter de prunes bien juteuses offertes par Ehsan, (nous avons mis ses galettes et son pain de glace dans une sacoche pour conserver nos légumes) lorsqu’on arrive à la hauteur d’un camion arrêté au bord de la route. Sans nous dire un mot, son chauffeur nous fait un petit cadeau et repart. Et là, en plein désert, sous un soleil de plomb, on hallucine complètement en se tapant des cônes glacés à la vanille !

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Ehsan

Réponse devinette 4 : 

Sonnettes de Yazd

Il y a une sonnette pour les hommes et une pour les femmes. Elles font chacune un bruit différent. Lorsqu'une femme est seule chez elle, elle peut donc savoir si elle peut ouvrir la porte ou non.

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9, 10 Juin. Tués à coup de pelle dans un champ de grenades.

La sortie du désert se fait en douceur, c’est pas comme dans Lucky Luke où tu vois d’un coté de la route les vaches bien grasses dans le pré et de l’autre les squelettes et les cactus. Le vert arrive petit à petit, des cultures apparaissent et les villages sont plus fréquents. La route prend aussi de la hauteur, mais nous sommes aidés par un petit vent arrière, sans lequel c’est sûr, nous aurions séché au soleil comme de vieilles morues. Un soir, on s’échappe discrètement de la route pour installer le campement dans un champ arboré. C’est bon, personne ne nous a vus, nous allons être tranquilles. A peine la soupe avalée, commence le ballet des mobylettes pour nous proposer ci ou ça. Un gamin est passé devant nous pendant qu’on s‘installait, il a du donner l’alerte dans le village. Le début de la nuit se passe bien, nous sommes en plein sommeil quand tout à coup, une mobylette arrive, coupe le moteur à une centaine de mètres de notre emplacement. Deux hommes en descendent et continuent à pied avec une lampe de poche. Ils nous cherchent. Plus ils se rapprochent, plus on entend distinctement le bruit de leur pelle. C’est sûr, ils vont nous massacrer à coups de pelle. Que faire ? Sortir la frontale pour tenter de rassembler quelques vêtements, on ne peut pas fuir tout nus…Le reflet de la lampe sur le toit de la tente crée l’illusion d’assassins grimaçants qui gesticulent au dessus de nos têtes. Il est temps de dormir pour les faire disparaître.

La mobylette repart, les travailleurs agricoles ont fini leur boulot : ils ont dévié le canal d’irrigation qui alimente le champ de grenades. Celles-ci ne sont malheureusement pas encore mûres, il y a encore les fleurs au bout des fruits.

11, 12 Juin. Nous avons fait un bon choix : une petite route que nous quittons parfois pour explorer de minuscules patelins, un emplacement de rêve pour la nuit de camping.

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Chez Mondagar.

Alors que nous traversons un tout petit village, nous sommes invités à prendre le thé : Mondagar nous conduit dans sa maison en pisé. Son mari est parti avec le troupeau de chèvres tôt le matin. Elle reste à la maison avec ses filles Tahebe et Taïube, ainsi que son fils Reza. Ses 7 autres enfants sont installés à la ville, à une cinquantaine de km. Après le thé, malgré nos protestations, c’est le 2ème petit déjeuner, avec un cabri qui circule de mains en mains. Nous repartons avec de l’eau du puits, du pain, du fromage de chèvre.

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Après le village de Mondagar, nous avons circulé dans un superbe paysage semi désertique dans les tons rouge et jaune.

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Chez Mehdi. Il est 14heures quand nous arrivons dans une ville relativement importante. La chaleur est torride. 2 voitures nous attendent au bord de la route : des hommes en sortent. Ils rentrent d’un week end en montagne. Après les présentations, questions et photos habituelles, arrive l’invitation. Nous suivons donc la voiture de Mehdi et arrivons dans une jolie maison. Nous sommes fort bien accueillis par sa charmante épouse Mozgan et leur brillante fille Bita. Nous pensons être là pour un thé. Que nenni, après la douche et les boissons fraîches, c’est le lunch, puis tout s’enchaîne : les discussions l’arrivée de Mohamed et sa famille, l’apéro, le repas du soir, la nuit….bref, la totale. La maison est en duplex, nous avons un étage entier pour nous, les boissons et repas se prennent tantôt en haut (chez nous), tantôt en bas (chez eux). Au matin, Mohamed nous conduit au terminal des bus en voiture, tandis qu’un ami amène nos vélos dans son pick up. Nos sacoches sont encore plus lourdes, un livre de poésies de Hafez nous accompagne désormais.

En Iran, on dit Merci, ou Mamnoun, ou Kheili Mamnoun, ou encore Tashakor, nous n’aurons jamais assez de mots pour remercier toutes les personnes qui nous ont dorlotés, à toutes, nous disons : Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun,Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor, Merci, Kheili Mamnoun , Tashakor………………………………………………….....................

……Des Merci, des Kheili Mamnoun et des Tashakor par milliers pour vous remercier de votre gentillesse et de votre hospitalité. 

Mashhad

Un moment fort. Déja, nous logeons chez Vali, connu comme le loup blanc auprès des voyageurs....et Vali, c’est quelque chose. Personnage haut en couleur s’il en est, à lui seul, il mérite presque que l’on vienne à Mashhad. Vali parle couramment Anglais, Français, Allemand, mais baragouine en plus italien, espagnol...il a même quelques mots de japonais dans son sac. C'est un excellent marchand de tapis, dans tous les sens du terme...Sa femme Esmat est adorable et fait très bien la cuisine.Ce n'est pas chez eux que l'on perd du poids. Il y a une bonne ambiance dans cette maison, nous y avons rencontré Yuta, Japonais, Rob un cycliste Anglais qui pue des pieds, des filles de Taïwan, un Sud Africain. On prend nos repas tous ensemble, et avons fait une belle balade dans le village de Kang avec Vali, Esmat et Yuta. Vali nous a fait entrer dans des familles de sa connaissance.

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Et Mashhad, c’est la 2eme ville sainte au monde, la premiere étant La Mecque car ici repose l’ Imam Reza histoire de fric

Le nombre de 12 millions de pélerins annuels annoncé est erroné, il s agit bien de 25 millions, plus qu’à La Mecque. 

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Où est passée ma femme…je la cherche partout….ou les aventures de Bruno au sanctuaire de l’Imam Reza…..

Nous voilà partis faire un tour en ville avec Vali. Après diverses visites à ses potes restaurateurs de tapis, Il nous lâche devant l’entrée du sanctuaire et nous donne rendez vous au bout d’une heure.

Pour entrer, les femmes doivent porter le chador. Les touristes sont pris en charge par un guide qui les conduit dans les seuls lieux autorisés aux non musulmans. Avant, il faut passer à la fouille. Bruno passe et visiblement fait suffisamment couleur locale, le plus incroyable c’est qu’Annick n’est pas repérée non plus. Faut dire qu’avec le foulard noir hyper couvrant et par dessus le chador noir qu’Esmat lui a prêté, il n’y a plus grand-chose qui dépasse.

ça veut donc dire que l’on va pouvoir se balader tous seuls….enfin…tous seuls au milieu de milliers de pèlerins. Nous avançons silencieusement, vaguement émus, sans nous parler pour ne pas attirer l‘attention, et suivons le flux le plus important. Nous traversons des places, des mosquées, de grandioses cours pleines de tapis sur lesquels les gens sont entrain de prier, c’est magnifique, c’est une ville dans la ville. Du marbre et des mosaïques de toute beaut , des fontaines à ablutions. On ne sait pas où regarder tellement c’est beau, ….mais on évite de se balader le nez en l’air pour ne pas faire rappliquer un guidos. On continue, la nuit arrive, ça s‘éclaire de partout, c‘est carrément féérique.

Il faut maintenant poser ses chaussures. Nous arrivons, portés par la foule, dans le bâtiment où se trouve le tombeau. On n’en croit pas nos yeux, c’est gigantesque et éclatant, blanc au sol, blanc de partout : toutes les parois, colonnes, plafonds sont entièrement recouverts de tous petits miroirs argentés, il y a des lustres immenses en cristal qui inondent le lieu de lumière, ça scintille à nous éblouir. Plus on avance, plus on est pris dans la foule, plus moyen de faire marche arrière. Le bruit commence à monter, car visiblement on ne doit plus être loin….On entend maintenant le bourdonnement des prières et des pleurs. Cela devient carrément opprimant, car on ne maîtrise plus rien, englués dans cette foule qui commence à se bousculer pour arriver sur le lieu sacré. Il y a des gens qui crient, d’autres qui gémissent, qui éclatent en sanglots…on ne se sent plus complètement à l’aise.

On y est : le tombeau est là, on en longe 2 côtés, serrés comme des anchois, certains s’accrochent aux grilles en pleurant. On finit par sortir.

Le problème : nous ne sommes plus ensemble. En effet, hommes et femmes ont été séparés en entrant dans ce dernier bâtiment, et ce sont 2 foules qui se sont avancées, séparées par une grille.
Sur un air connu ….. :

Z’avez pas vu ma femme?
Je la cherche partout
Z’avez pas vu ma femme
Elle va me rendre fou
Veux tu venir iciiiiiiiiii
Oh ouiiiiii satanée fatma !
Et moi qui suis pieds nus
À la chercher par là
Parmi tous ces chadors,
Je ne la reconnais pas
Où est elle donc passééééée
Ouuuuuuuuuuh satanée fatma

Voilà, on ne s’est jamais retrouvés, nous avons erré chacun de notre côté, retraversé des dizaines de salles, de cours de prières, de mosquées, c’est fou comme on peut se sentir seuls au milieu de milliers de personnes. Nous ne pouvions pas demander de l’aide puique nous n’aurions pas du être là. Nous avons cherché la sortie, en avons trouvé une, puis une deuxième, une troisième…..c’était jamais la bonne.

Découragé, Bruno a pris un taxi, pieds nus, et est rentré.

Annick a bien galéré mais a fini par retrouver avec plus d’une heure de retard le lieu du rendez vous avec Vali qui attendait toujours. Merci Vali.
On a eu bien peur, mais nous y sommes retournés le lendemain pour voir si on pouvait mieux faire !

Ces visites nous ont bien ébranlés, le lieu est superbe, et c’est vraiment impressionnant de voir autant de ferveur, surtout quand on sait que l’Imam Reza est mort depuis plusieurs siècles. Mais même dans cet endroit, parfois les brebis s'égarent...

Le mot de la fin. En venant en Iran, nous avons réalisé un de nos rêves. L'Iran n'est pas un pays comme les autres. Il fascine certains, en effraie d'autres, mais il ne laisse jamais indifférent. Nous ne le quittons pas de gaieté de cœur car nous avons vraiment adoré….

Nous repensons à notre appréhension avant d`y entrer, aux articles de journaux, à l`axe du mal… Nous avions oublié que les relations politiques des gouvernements sont soumises à leurs intérêts économiques et ne reflètent pas la réalité et la complexité d`un pays. Derrière ces enjeux et ces tensions, nous oublions que des hommes vivent.

L’Iran, c'est tout d'abord un peuple - aux origines ethniques diverses : Persans, Azeris, Kurdes, Loris, Arabes, Turkmenes... - un peuple extrêmement attachant. Les Iraniens sont curieux et aiment parler. Ils sont amicaux et charmants. L'accueil et l'hospitalité font ici partie de la culture et du mode de vie. Le nombre de fois où nous avons été invités dépasse tout ce que l'on a pu connaitre dans les autres pays où nous avons voyagé. Parfois, c' est même trop pour nous occidentaux habitués à plus de réserve et aimant notre tranquillité.

Contrairement à ce que l’on peut imaginer, on se sent tout se suite en sécurité dans ce pays. On sent que tout le monde ne nous veut que du bien (à condition de ne pas enfreindre la loi….nous avons quelques témoignages cuisants à ce propos…). .

Nous avons côtoyé des gens de différentes couches sociales, et à chaque fois, ce fut la même chose, la même curiosité, le même plaisir d’échanger. Evidemment, les villageois et les bergers sont plus éloignés des influences politiques et religieuses que les habitants des grandes villes. La rudesse de leur condition de vie les rapproche au plus près des choses essentielles et simples de la vie, peut être un peu comme nous, voyageurs à bicyclettes et cette combinaison d`éléments est propice à l`échange.

Peut être que dans ces brefs instants de partage et dans ces échanges de regards, parvenons nous à oublier la culture, la religion et l`environnement de chacun pour apercevoir cette parcelle d`humanité et de vérité que nous avons tous en commun.

L’'isolement de l'Iran sur le plan international entraine une immense curiosité des Iraniens, envers les étrangers qui visitent le pays. Mais ils ne l’expriment pas de la même manière.

Il y a ceux qui nous ont ouvert leur porte, ceux qui nous ont donné de la nourriture, des friandises, des fruits, il y a ceux qui nous ont escorté en mobylette en baladant leur téléphone portable à 10 cm de notre nez pour nous prendre en photo en roulant, il y a aussi tous ceux qui nous ont juste salué d'un "khasta na bashi" (ne sois pas fatigué) ou d'un "Salam" agrémenté d'un large sourire et d'un geste de la main. Il y a ceux qui se sont contentés de nous reluquer des pieds à la tête lorsqu’ils ont compris que nos maigres compétences en Farsi ne les mèneraient pas loin, ceux qui nous ont bombardé de « kojai, kojai » ? parfois en remuant les mains comme des marionnettes et en secouant la tête, ce qui peut vouloir dire : "Comment ça va ?", "Tu viens d'où ?", "Tu vas où ?", "Comment tu t'appelles ?", "Qu'est-ce que tu fais là ?", "T'es qui ?", ou bien d'autres choses encore.

Beaucoup de jeunes parlent anglais et nous avons donc communiqué en anglais avec de très nombreuses personnes, nous amenant à des questions plus fondamentales. Les jeunes sont bien élevés, beaucoup ont un bon niveau d’études, mais malheureusement il y a peu de débouchés technologiques dans le pays. Les vieilles bagnoles Paykan boivent entre 12 et 15 l d’essence aux 100km, et polluent un max. Les ressources en pétrole sont immenses, mais la technologie ne suit pas, l’Iran manque de raffineries, et de ce fait, rationne l’essence (en prétextant la pollution). On a quand même vaguement le sentiment que le gouvernement est plus occupé à tenir son monde sous le joug islamique et à emmerder les femmes pour un bout de tissu que de se préoccuper de problèmes plus fondamentaux, emploi, pollution, accidents de la route….
Le peuple iranien est aussi un peuple fier. Fier de ses origines, de son histoire et de sa culture. Ne les confondez surtout pas avec les Arabes ; ils les haïssent ! Et leur culture est effectivement bien différente. Les Iraniens insistent souvent sur l'ancienneté et la richesse de la culture Perse, ironisant, comme en Turquie, sur les arabes qui ne sont que des bédouins incultes. Mais cette culture dont ils se prévalent est très ancienne (les poètes, mosquées étant antérieurs pour la plupart au 16eme siècle).

Les gens avec qui nous avons discuté religion (fort peu en fait) sont profondément croyants mais avec des différences sur l'aspect culturel : prières, fréquentation de la mosquée, pèlerinage à la Mecque , etc...(Le concept d'athéisme ou d'agnostisme est d'ailleurs purement occidental) Quoi qu'il en soit, nous n'avons jamais été confrontés à du prosélytisme mais au contraire à une grande tolérance.

Mais l'Iran n'est pas non plus un pays idyllique où le peuple opprimé attend calmement plus de libertés individuelles. La situation est bien plus complexe et encore difficile à décanter entre les positions des ultrareligieux, de certains jeunes qui rêvent d'Europe ou d'Amérique, en passant par ceux qui tout en étant fiers de leur pays et heureux d'y vivre, désapprouvent complètement la politique du pays.
Bien sûr la situation des droits humains, et parmi eux la condition des femmes, ternissent le tableau que l‘on vous a brossé. Il est vrai par exemple que les femmes doivent être voilées et certaines d'entre elles portent souvent le chador (cette immense robe noir) mais cette obligation est vite oubliée dés que nous passons le pas de la porte d'une maison. Les femmes sont également assises à l'arrière dans les bus et de manière générale elles sont dans la vie publique séparées des hommes, mais il ne faut pas en conclure pour autant que les Iraniens les considèrent comme des êtres inférieurs. Ils sont pour la plupart juste obligés d'appliquer les règles islamistes et sont contrôlés de près par les policiers.

A propos du Chador, nous vous invitons à lire l’article d’un cycliste Français assez truculent :

le chat dort pendant que le chien veut tirer son coup…

Concernant nos déplacements, nous avons finalement davantage utilisé le vélo que nous l’aurions pensé. En effet, les renseignements obtenus par d’autres cyclistes nous avaient un peu refroidis car les descriptions mentionnaient toujours une circulation abominable et dangereuse. L’Iran détient le record mondial des accidents de la circulation. Sur les routes que nous avons parcourues, nous sommes quasi toujours restés hors de ce trafic intense (à part dans les villes évidemment). Nous avions repéré sur la carte les petites routes et les pistes. La circulation en vélo sur l’autoroute n’a rien de kamikaze, mais juste désagréable à cause du bruit. En fait ce sont les routes « intermédiaires » qu’il faut éviter…et franchement, faut être bargeot pour faire du vélo à Téhéran (n’y sommes pas allés…mais on imagine, on a vu Mashhad aux heures de pointe…)

Voilà, le mieux est encore d'aller voir sur place ! L'hospitalité des iraniens, les monuments, les paysages, et toute l'ambiance générale sont difficilement imaginables......Nous n’avons pas vu Shiraz (Persépolis) par manque de temps, cela nous donne un prétexte pour revenir. Voyager en vélo en Iran fut une aventure merveilleuse
 

Quoi ? Vous en voulez encore ?

Le Best of de l'Iran

Nous n'avons pas beaucoup parlé des bergers, pourtant ils ont fait partie de notre quotidien. Ils sillonnent leurs paturages avec leurs troupeaux et nous ont toujours réservé le meilleur accueil.

Ce berger là nous a même emmenés dans son verger.....

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Quelques rencontres inattendues :

Charlotte et Regis….regardez avec une loupe la plaque d’immatriculation…..ce sont presque des voisins. Nous les avons croisé dans les derniers km avant de quitter l'Iran.

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www.voyage-en-tartarie.overblog.com

Ove de Zurich, en moto, parti pour un an de voyage, déjà 2 ans et demi sur les routes….rentrera-t-il un jour ? Pour le savoir : www.luggum.net

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Une bonne idée pour les femmes :

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Le vélo islamique. Le pays d'Ahmadinejad invente l'art de pédaler sans montrer ses jambes. Fabriquées pour les femmes, ces bicyclettes sont surmontées d'une cabine couvrant la moitié du corps... Un deux-roues voilé en quelque sorte. Euh….pas beaucoup de succès l’engin….

Record : 17 Juin, 10heures du matin, nous arrivons à l’hôtel Doosti (Sarakhs), tenu par le sympathique Mohamed. Nous avons terminé notre étape de 73km.

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Le plus petit des hôtels d’Iran, et pourtant, pas besoin de réserver :

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Le gars de droite aime le sexe et nous dit le pratiquer avec 5 petites amies. « si leurs pères l’apprenaient, ils me tueraient…. », tu m’étonnes, John…

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Un super marché comme on aime : 4 mètres carré. Pas d’attente à la caisse.

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Jamais seuls...

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Cette ravissante petite fille nous a offert de merveilleuses mangues de sa province, le Balouchistan. Mais son plus beau cadeau a été son sourire.

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Le genre de délire que nous n’aurions jamais fait au début de notre séjour en Iran. Là, c’est le dernier jour, on se lâche. Allez, 1, 2, 3....

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Notre itinéraire, en Iran

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