• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
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Du 22 au 25 Juin. L’Ouzbékistan, trois villes mythiques qui nourrissent depuis des siècles l'imaginaire des voyageurs : Samarcande, Boukhara, Khiva, trois noms qui font surgir dans nos esprits des images de caravanes sillonnant les sables du désert et parcourant la route de la soie au lent rythme de la marche. Boukhara et Khiva restent encore aujourd'hui de somptueux joyaux protégés par leur isolement, au cœur de l'Asie Centrale, mais pour combien de temps ?

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D'autres vilains.....

Nous commençons par la visite de Khiva : une magnifique ville restaurée, mais un peu trop « ville musée », qui manque presque de vie. On ne se plaint pas, car c’est quand même extraordinaire une telle concentration de mosquées, madrasas (écoles coraniques), tombeaux…

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Un peu saturés de monuments, on sort de l‘enceinte de la vieille ville pour faire un tour au marché. Ici, on marchande à même la terre battue. Le marché est petit. On y trouve essentiellement des légumes, des ustensiles de cuisines, des habits et des gadgets made in China. C‘est aussi l‘occasion de goûter au plov. Plov, Ce pourrait être le son que fait cet aliment en tombant dans l'estomac. Il s'agit de riz avec des carottes et un peu de viande de mouton, et beaucoup, beaucoup de graisse. C’est….nourrissant…

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On reprend ici le motif des portes pour faire de jolis tapis.

Partons de Khiva en taxi. Sur la route, nous rencontrons le groupe de Français qui fait Paris Pekin Paris en 3 mois. Ils sont meilleurs que nous ! Bon, on précise quand même qu’ils sont en camping car. 3 groupes de 16 camping car. www.raiddesbaroudeurs.com . Voici Vincent, Marine et Marilène, les benjamins, rencontrés plus loin, eux.

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Peu avant d’arriver à Boukhara, après environ 400 km de total désert, on commence à voir des champs de coton. Mais l'irrigation, amorcée ici par les russes pour produire en masse ce coton, et qui donne vie à ces steppes jadis désertiques, est responsable de la mort, quelques centaines de kilomètres en aval, de la mer d'Aral, que la rivière Amou Darya n'atteint plus que périodiquement.

Boukhara est une ville plus vivante que Khiva. Sur la place Lyab i Haouz le soir, les touristes et les familles locales dînent en plein air autour d’un bassin dans une bonne ambiance.

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Le haut minaret Kalon se dresse vers le ciel tel un phare antique. Bâti dès le XIIe siècle, il domine aujourd'hui le vieille ville. Il mesure 47 m de haut, ses fondations sont de 10m et il est bâti sur un lit de roseaux, qui agit comme un coussin antisismique. Ses 14 bandeaux décorés sont tous différents.

En 850 ans, il n’a eu besoin que d’infimes réparations, et il fit une si grande impression sur Gengis khan que celui-ci donna l’ordre de l’épargner.

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La vieille ville regorge de mosquées et de madrasas dont la plupart ont été abandonnées durant la période soviétique (où toutes les religions étaient interdites). Aujourd'hui, beaucoup ont été transformées en musées et quelques mosquées et madrasas reprennent leur activité.

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26 Juin. 9 jours que nous n’avons pas pédalé : le manque est patent. En selle pour Samarcande, en faisant un crochet par le sud, pour éviter la route principale, sans doute très fréquentée. Notre première étape se fait dans une ville complètement inintéressante, mais nous sommes contents d’y trouver un genre d’hôtel.. Dans ce pays, il est interdit de camper ou de dormir chez l'habitant. Tous les soirs, les étrangers doivent s'enregistrer dans un hôtel afin que le pouvoir puisse surveiller tous les déplacements. Vive les ex républiques d‘URSS.

La jeune république Ouzbèke, née en 1991 à la suite de la dislocation de l'URSS, reste très marquée par l'empreinte russe. Cette nouvelle "république présidentielle, démocratique et laïque" est certes clairement laïque, mais n'a de démocratique que le nom, le pays étant tenu d'une main de fer depuis son indépendance par Islam Karimov, qui n’est pas un saint ! Toute opposition est fermement réprimée, tous les medias sont étroitement contrôlés et comme au Turkménistan, la présence policière est importante. Les flics sont de véritables enfoirés . Ils raquettent les automobilistes à tout va. Mais ils savent que le cycliste est un maigre gibier, ils le laissent passer, pas besoin de sortir le petit billet. Aujourd’hui nous arrivons à un check point en même temps qu’une camionnette. Le flic prélève sa dime : 2 jolis melons. Un pour lui, un pour nous. Vu comme ça….

27 Juin. « bien mal acquis ne profite jamais ! », nous avons la turista. Est-ce la punition divine à cause du melon, les 100km de vélo en plein cagnard, le mouton trop gras hier soir….bref, nous sommes sur le flanc et jugeons plus sage de rester à l’ombre aujourd’hui, car la suite de la route est caïman pareille, pas de patelin, pas d’arbre, du sable.

29 Juin. toujours la plaine, et du sable...et seulement des arbres rabougris pour toute distraction. Alors à quoi pense t on dans ces grandes étendues desertiques ? D abord, on compte, les km parcourus, ceux qu il reste à parcourir, la moyenne, une vraie machine à calculer dans la tete. Et puis, on pense aux uns et aux autres, on en attrape un, et on fait le tour de la question. Parfois, en fin de journée, il nous arrive de prier. Pour que la route soit moins longue, le soleil moins fort, le cul moins douloureux, pour que le repas du soir soit bien consistant et que la turista ne nous rattrape pas...

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Samarcande : et nous voilà face du fameux Registan. Devant nous, trois madrasas construites entre 1417 et 1660. Chaque bâtisseur a voulu prendre sa place dans l'histoire en tentant de faire mieux que ses prédécesseurs. 

Le premier à bâtir était Ulug Beg, petit fils de Timur. Moins cruel que son grand père, il était porté vers les sciences, les arts, l'astronomie. Le malheureux fût assassiné par son propre fils qui voulait prendre sa succession. Celui-ci se fît tuer à son tour un an plus tard ! On savait s'amuser à cette époque.

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Malgré les trois siècles qui ont été nécessaires à bâtir le Registan, il y a une unité et les non spécialistes que nous sommes pourraient penser que tout a été construit en même temps. Il faut se reculer de cinquante mètres pour observer au mieux le Registan. Pour que la perspective soit idéale, les madrasas de droite et gauche penchent un peu vers l'intérieur. On voit quatre minarets qui s'élancent et des coupoles bleues comme en Iran. Nous sommes dans la même zones d'influence. A l'époque, L'Iran, tout comme Samarcande, appartenaient à l'empire Perse. Nos yeux se perdent sur les céramiques bleues, oranges et jaunes. L’intérieur de la mosquée Tilia Kari est splendide, décoré d’or. Le plafond est plat, mais ses motifs fuselés donnent vraiment l’impression que c’est un dôme.

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Chah-i-Zinda : rien que la douceur du nom fait déja envie. 

Du bas de cette rue en escalier, on ne voit que des coupoles couleur terre. Dès que la porte est passée, c'est splendide. Côte à côte et face à face, des broderies de céramique bleue. Il s’agit des ornements de tombeaux. Timur, puis Ulug Beg y firent enterrer leurs proches. Ce sanctuaire est très vénéré car il contient le tombeau d’un cousin du prophète qui aurait introduit l’islam dans la région au VII ème siécle.

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Nous sommes venus 2 fois en ce lieu, la première fois le soir, nous étions seuls, la deuxième fois en pleine journée, il y avait là une meute de japonais, la magie a été rompue. Le Japonais est une espèce qui ne se déplace qu’en troupeau. Le Japonais est toujours très pressé, certains sont montés sur coussin d’air pour aller plus vite.

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La ville moderne est tristement banale, restructurée et standardisée par les soviétiques. Propre, fonctionnelle, régulière... ça ne grouille pas, c'est calme, pas d'odeurs, que de grands boulevards. On est Asie, c'est certain mais le rouleau compresseur russe est passé par là. Des grande places, des statues, des bâtiments massifs et gris, de grosses voitures. On pourrait tout aussi bien être à Tachkent, Minsk, Moscou.

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3 Juillet. : Notre sortie d’Ouzbekistan : le passage de la frontière Ouzbèke est houleux. Nous sommes emmerdés pas possible par le chef. La douane est déserte, il n‘a manifestement rien à se mettre sous la dent, d‘où sa méchante humeur. Nous arrivons à point pour pallier à son état de manque. Il nous cherche des poux pour une bête histoire de devises déclarées. On sent qu’un petit billet, et même un gros, arrangerait bien les choses. Ce qui nous sauve, c’est qu’on a de l’argent planqué dans un lieu que les règles de bienséance nous interdisent de nommer, du coup ça le fait, on l‘a blouzé. Mais on a quand même bien transpiré ! Si un méchant lit ces lignes, c’est pas la peine qu’il vienne fouiller pour prendre les biftons, on a changé la planque.

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Non mais...sans blague.....