• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
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19, 20, 21 Novembre.

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Nous avons quitté Mendoza, ses fontaines, ses places ombragées, nous avons apprécié, mais sans plus, en fait, nous ne sommes pas des citadins, nous préférons les grands espaces. Et puis, on imaginait Mendoza autrement, avec des gauchos et leurs chevaux dans les rues...alors que c'est une ville hyper moderne, comme une grande ville en Europe. La sortie de cette ville n'est pas triste, il nous faut rouler sur l'autoroute pendant des dizaines de km...seule consolation : il suffit de se baisser pour ramasser son repas. Nous avons trouvé ail et oignons, tombés du camion, de la roquette à profusion sur les côtés et même de la viande fraîche de chiens, écrasés.., bon, ça, on a laissé!

Peu à voir sur la route qui mène à San Rafael, des lignes droites interminables, mais nous sommes motivés par ce nouveau détour (encore un..) qui nous permettra de parcourir un canyon que les Argentins comparent au Grand Canyon.

Anecdote: nous faisons une pause dans un bistrot pour échapper à la chaleur torride, et commandons 1 steak. Et là, de 2 choses l’une, soit le patron est dur de la feuille, soit il faut que l’on révise sérieusement notre vocabulaire, mais sont arrivées 2 assiettes de tripes, avec le gras double qui n'arrête pas de vibrer et des centaines d’yeux qui flottent sur la sauce. Délicieux...et particulièrement digeste!!

22 Novembre. Nous longeons une rivière à fort débit, et "escaladons" 4 barrages hydroélectriques, puis une belle pente entre 6 et 8% pour sortir du canyon de l'Atuel.

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Ce canyon est beau, avec ses roches multicolores et ses assiettes de roc posées en équilibre fragile, mais de là à le comparer au Grand canyon, faudrait voir pas exagérer. Les barrages, belle prouesse technologique s'intègrent bien, seules les lignes à haute tension nuisent quand même au décor.

23 Novembre. C'est la 1ère journée de farniente depuis le 2 Septembre.

Farniente = pas de vélo, pas de lessive, pas d’internet, et pas de photos. On se repose en lisant au bord de la digue magnifique d’El Nihuil!.

24 Novembre. Le camp est levé assez tôt, car nous avons le projet de rouler 160km, avec aussi un peu de dénivelé. 2motos nous doublent, que nous retrouvons quelques km plus loin à l’épicerie-bar. Ce sont 2 couples de jeunes Argentins, avec un bébé de 2 mois. Ils sont partis se promener quelques jours, avec pour tout paquetage 2 couvertures et quelques affaires pour le bébé. Ils font moult photos de nous et de notre équipage, pour montrer à la famille...

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Ola, ça irait plus vite!!!!!!!

A midi, nous tendons une bâche entre nos vélos pour pique niquer à l’abri du soleil cuisant, sans savoir qu’un peu plus loin nous serons invités à partager l’asado de 3 ouvriers qui travaillent sur les routes. Bien alimentés, nous arrivons au bout de l'étape frais comme des gardons, ou presque. Nous adorons toutes ces rencontres, nous arrivons, sans parler correctement l'espagnol, à baragouiner et avoir des échanges très rigolos.

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25 Novembre. Nous avons longtemps hésité, et finalement sommes allés visiter le parc volcanique de Payunia. Et vraiment, nous n’avons pas regretté, c’était magique, nous étions sur une autre planète, tant le décor était impressionnant, des couleurs incroyables, avec une dominante de noirs, de jaunes et de rouges.

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En plus, il ne faisait pas très beau, ciel bas, ce qui donnait une impression de fin du monde.

Nous avons fait la connaissance de Pierre, un jeune qui fait son Master dans un observatoire astronomique ici, à Mallargue, mais en France, Pierre habite….à 200 mètres de chez nous…

26, 27, 28, 29, 30 Novembre. Nous sommes depuis quelques temps sur la mythique Nationale 40, empruntée par le Che lors de son escapade à moto. Nous passons sur ce pont,

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alors que lui est passé sur celui là:

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Actuellement, il existe des parties fort bien goudronnées,

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mais il y en a aussi qui sont comme ceci :

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et on comprend pourquoi, en 1952, la motocyclette a connu quelques soucis!

Il n'y a pas grand chose à voir, mais on fait toujours de drôles de rencontres.

Un jour, alors que l’on roule en plein cagnard, passe à nos côtés une vieille R12 qui n’en en peut plus. Elle fait demi tour pour revenir à notre hauteur…à son bord 4 types au look repris de justice. Que veulent ces lascars ? Nos vélos ? Notre porte monnaie ? Les deux? Ça sent la fin du voyage! Ben non, ils veulent seulement nous donner leur litre d’eau ! Faut dire qu’elle ne doit pas leur servir à grand chose, car manifestement, ils ne carburent pas à ce liquide, trop insipide pour des durs à cuire.

Un soir, dans une auberge, Alberto, représentant en jambons se présente à nous et est tout étonné qu'on ne le reconnaisse pas....le brave nous a pourtant klaxonné il y a 500 km....Promis, Monsieur Cochonnou, nous allons être plus attentifs et si on recroise ton camion, non seulement on te salue, mais on te déleste d'un jambon!

1, 2 Décembre. Nous faisons route avec Alessandro et Paulo, sur leur tandem.

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Ils sont entrain de réaliser leur rêve : parcourir la route 40 dans son intégralité. Ce sont sans doute les 1ers Argentins à le faire, aussi passent ils souvent à la télé et à la radio. Ils sont adorables et nous passons 2 jours merveilleux avec eux. Ils sont marrants, et ont dans ce voyage leurs tâches bien définies. Paulo c’est l’informatique et la cuisine, Alessandro c’est le tandem, pilotage et réparations, et sur le vélo, ils n’arrêtent pas une seconde de jacasser ! Ils veulent absolument nous faire essayer leur engin, ce qui donne lieu à une franche séance de rigolade.

Notre premier tour de tandem......

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Nous profitons de leurs bons plans, une nuit chez les flics (ça, on connaissait), et une nuit dans un gymnase. Que se passerait il si en france 4 cyclistes dégoulinants de sueur déboulaient chez les flics ? Auraient ils droit à l’hébergement gratos ?

Nous nous séparons de nos 2 jeunes tandemistes à regret, ils doivent rester sur la route 40, plein Sud (projet, télé, logos obligent) , alors que nous nous voulons aller vers l’ouest à la rencontre d’Indiens Mapuche.

3, 4, 5 , 6 Décembre. Un détour de plus, et une centaine de km de piste, mais sans sable, ouf ! En peu de km, le paysage change du tout au tout. Les pentes se couvrent d’herbes, d’arbres et de névés plus haut. Des ruisseaux dégoulinent d’un peu partout, et forment de belles rivières à truites, qui se jettent dans des lacs qui se succèdent les uns aux autres.

ruisseau

Après 3 mois dans des paysages arides, cela fait du bien. Si ce n’étaient les arbres très différents, on pourrait se croire en Suisse.

bruetpehuen
lup
pehuen
rochepehuen

Les arbres sont surtout des pehuen (Araucaria araucana), baptisés « désespoir du singe » car les feuilles forment un réseau dense et pointu qui rendent leur ascension impossible. Remarquez bien que de toute façon, il n’y a pas de singe ici. Ces conifères produisent des pignons qui ont longtemps constitué le régime de base des Indiens Mapuche. Bon, qu’en est il de ces Indiens ? Ils nous racontent leur difficultés et la dicrémination dont ils ont été victimes et un moment après, on discute avec des Argentins blancs qui nous disent que ces Indiens sont de gros fainéants, juste bons à attendre les aides gouvernementales.....bon, genre de propos déja entendus ailleurs... Pour votre gouverne, 97% de la population de l'Argentine est d'origine Européenne, Espagnole et italienne pour l'essentiel.

Quoiqu'il en soit, avons passé de bons moments chez ces Mapuche, notemment chez Laura et Loly.

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boeuf
caroline
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joana et domingo


Nous avons planté la tente dans leur terrain et ils nous ont demandé si nous voulions manger. Oui, bien sûr. Pâtes ou poule? Nous choisissons "poule", sans savoir que c'est celle qui picore à nos pieds qui va y passer. S'ensuit une course poursuite entre Loly armé de son bâton et la malheureuse, qui ne sort pas gagnante...

Un autre soir, on campe chez Laura et Domingo, qui ont 3 énormes cerisiers, et c'est carrément l'orgie. Imaginez, des cerises au mois de Décembre...Bon, pas étonnant, tout est inversé ici, le vend du sud est froid par exemple. Et le sens de rotation de l'eau dans l'évier et dans les toilettes est inversé par rapport à l'hémisphère Nord ....non, ça, c'est une idée reçue, mais c'est des conneries...la force de Coriolis est trop faible pour influencer le sens de rotation de l'eau dans le lavabo. N'empêche qu'une des premières choses qu'on a faite en arrivant ici, c'est nous pencher sur le lavabo, mais comme on ne se souvenait pas dans quel sens ça tourne en France, on s'est retrouvé le bec dans l'eau...ouaf ouaf!!!! Pour ceux que ce problème intéresse, rendez vous ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Force_de_Coriolis

Au fait, savez vous comment ils appellent les chiottes ici?

L"inodoro", ce qui nous fait marrer à tous les coups, évidemment.

7 Décembre. Après cette escapade en pleine cambrousse, nous nous réjouissons d’arriver à Aluminé, petite ville de 4000 âmes, dont le “lonely” et le “trouillard” disent beaucoup de bien. Pour nous, c'est le fiasco, parcequ'on se prend la tête avec l'aubergiste, qui ne veut pas de nos vélos à l'intérieur de son gourbi. "Y a pas de voleurs en Argentine", qu'il nous dit, le sincère! On a beau lui expliquer qu'il y en a, comme dans tous les pays du monde, ni plus ni moins, avec exemples à l'appui de personnes rencontrées qui se sont faites dépouiller, "Y a pas de voleurs en Argentine", bon il n'y a pas moyen de lui faire entendre raison. T'as de la chance qu'on ne veuille pas monter la tente, guignol, sinon on ne perdrait pas notre temps à t'ouvrir les yeux! Bon, on arrive à un compromis, il rentrera les vélos à 2 heures du mat, espérons que les "ladrones" (voleurs) ne séviront pas avant. Sans tomber dans la parano, nous veillons à nos montures, car continuer à pied ne nous réjouirait pas trop. Les dites montures ont souffert un peu dans les pistes, une bonne révision s'impose, mais on les aime toujours! Pour se consoler de cette séance de joute oratoire, nous allons nous venger dans un restau excellent, et commandons un bife de 500 grammes et des pâtes à la sauce pignons et bolets, on ne vous dit pas!!!

Sinon, on a eu aussi maille à partir avec les taons, ENORMES, et VORACES, avec des crocs. Par endroit, pas question de s'arrêter sous peine d'être amputé d'une livre de viande. On souffre baucoup, c'est terrible, ce pays est hostile!!!! Mais à l'encontre de ceux qui le croiraient, on va dire la vérité: on n'est pas pressés de rentrer!!!!

8 et 9 Décembre. 116 km only pour rejoindre "Junin de los Andes", on pensait n'en faire qu'une bouchée, prétentieux comme nous sommes. Bon, un peu de modestie, siouplait, au bout d'une soixantaine de km, à se battre dans la piste poussiéreuse, on a posé les plaques et on a installé le camp sous les peupliers, au bord de la rivière...et on a oublié de faire la photo, dommage, car emplacement de rêve, plage pour nous tous seuls, enfin pour nous et les taons...mais maintenant, on a trouvé la parade...au fond des sacoches, on a retrouvé du repulsif anti-moustiques, et ça marche pour les taons.

10 Décembre. Après une nuit à Junin de Los Andes, nous arrivons dans la ville voisine, San Martin de los Andes. Junin est la capitale de la région pour la pêche à la truite. Même le nom des rues est inscrit sur un panneau de bois sur lequel figure une truite.

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C’est fou le nombre de touristes que cela attire. Ils viennent des 4 coins du monde, et les agences regorgent d’idées, jusqu’à descendre les rivières avec un pneumatique, sous contrôle d’un guide . Les prises par jour sont de l’ordre de 20 à 30 truites par pêcheur, mais elles doivent être remises à l’eau. Seule autorisation: une truite par jour et max. 20 par an (par pêcheur)

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Et même que Bruno, avec un fil et une boîte de conserve, a réussi à pêcher le repas de midi!

11,12 Décembre. Saint Martin de los andes, ville très prisée des Argentins, sans doute de par son lac et ses forêts. Beaucoup de boutiques chères et magasins de souvenirs.

13 Décembre. Nous repartons, à 3, puisque notre ami Max nous a rejoint hier, et va agrandir notre équipe.

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Une heure plus tard, nous sommes 4, avec Luciano, que nous avons récupéré sur la route.

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Nous passons une bonne soirée et nuit au bord du bien nommé "lac extraordinaire".

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14 Décembre. Nous voici sur la route des 7 lacs, qui s'avère très vallonnée et de piètre qualité. De plus, nous sommes dimanche, alors elle est très fréquentée et nous devons manger pas mal de poussière.

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Ci-dessus, Ruben, un argentin trop drôle, parti sur les routes avec moto et remorque. Il a l'habitude de ce genre de délire. Son rêve: visiter l'Europe, si tout se passe bien, ce sera dans 2 ans.
Nous perdons Luciano, qui a trop de problèmes avec son vélo, en fait celui qu'il a emprunté à sa belle soeur pour faire sa petite virée. Par contre, nous gagnons Jocelyne et Francis, des copains d'Annecy. Nous sachant dans les parages, ils ont eu la bonne idée de louer des vélos pour venir à notre rencontre et ont même envoyé un messager motorisé pour nous prévenir. Quelle organisation!! C'est cool de les retrouver à l'autre bout du monde!!
Et le soir, nous nous gavons de bonne viande au restau, comme d'hab....après avoir fait une photo devant le bonhomme de neige...en plastique....

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15 Décembre. Jocelyne et Francis rentrent au pays, on se demande pourquoi, ici, on est comme au bord du lac d'Annecy...

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Luciano n'est pas réapparu, il doit encore être entrain de se bagarrer avec sa monture, nous continuons donc à 3. Nous prenons un bateau pour nous rendre au parc "los arrayanes", renommé pour ses arbres couleur cannelle.

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Nous y passons la nuit, ce qui nous vaut de nous faire remonter les bretelles le lendemain par un "guardaparque", parceque bon sang, on vous l'a dit qu'il est interdit de camper dans ce parc. Ah là là, ces Français!!!

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16 Décembre. Bon, puisqu'on est là, on se fait une jolie petite ballade en VTT dans la forêt, et voici une petite vidéo. Oh là là, ce site devient de plus en plus palpitant...

Nous prenons un autre bateau pour Porto Panuelo, puis après 27 km d'une route étroite et très empruntée, nous arrivons à Bariloche.

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Bariloche est célèbre pour son chocolat. Des dizaines de boutique de la ville en proposent, sous toutes ses formes. 

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Admirez le père Noël argentin, et...passez de bonnes fêtes!!!!